Une carte publiée par l’ACRO ou Association pour le contrôle de la radioactivité a montré que 6,4 millions de Français boivent de l’eau contaminée par le tritium.
Mercredi 17 juillet, l’ACRO ou Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest a publié une carte de la contamination radioactive de l’eau potable en France métropolitaine. Cette association qui est basée à Caen, a travaillé sur des données reçues du ministère de la Santé, comme le rapporte la chaîne France Bleu.
Entre 2016 et 2017, elle a recoupé ces données pendant un an. Ainsi, une carte sur laquelle sont apparues 4 zones contaminées par le tritium (hydrogène radioactif rejeté par les installations nucléaires), a pu être établie. Il s’agit du sud de la région parisienne, en aval de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine et le plateau de Saclay dans l’Essonne qui accueille, depuis l’après-guerre, un centre de recherche scientifique. Une autre zone contaminée aussi est le long de la Vienne et de la Loire, cours d’eau jalonnés par cinq centrales nucléaires (Belleville, Dampierre, Saint-Laurent, Chinon et Civaux). Et la dernière est le site de Valduc en Bourgogne où un centre militaire travaille sur la bombe H.
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D’après cette association, la contamination concerne au total 268 communes avec 6,4 millions d’habitants dont l’eau potable est captée dans les cours d’eau. Même si la contamination reste en dessous de la limite établie par les autorités sanitaires (100 Bq/l), le tritium est "un lanceur d’alerte". Il a ainsi indiqué qu’en cas d’accident grave sur une de ces centrales, il n’y aura pas que le tritium rejeté et ce sont des millions de personnes qui risquent d’être privées d’eau potable. Le long de la Loire, près de 2 millions de personnes et de grandes agglomérations comme Orléans, Blois, Tours, Angers et Nantes sont concernées. Et en Île-de-France, 4 millions.
Devant tout ce risque, l’ACRO s’est demandé si "les autorités sont préparées" pour y faire face, car jusqu’ici, il n’existe aucun plan ORSEC ou Organisation de la Réponse de Sécurité Civile eau potable. Il a aussi lancé que le risque est incroyable et montre une vulnérabilité impressionnante du système d’eau potable en France. "Il y a un véritable trou noir sur l’eau potable dans les plans d’urgence", a-t-il poursuivi.
Un observatoire citoyen de la radioactivité dans l’eau a été ainsi lancé par l’association en attendant une réaction des autorités. Pour ce faire, tout un chacun est invité à se rendre sur le site internet de l’association pour y participer.
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