La Préfecture de Haute-Garonne a informé une trentaine de femmes victimes de violences conjugales à Toulouse de la fin de leur hébergement d’urgence à l’hôtel. Ces femmes sont donc contraintes de partir sans solution de relogement. Certaines se retrouvent dans la rue.
Lorsque les femmes victimes de violences conjugales à Toulouse recherchent un lieu sûr, elles contactent le 115. Faute de places disponibles dans les centres d’hébergement, elles sont orientées vers des hôtels. Les 14 premiers jours de séjour sont financés par la Mairie. L’État prend ensuite le relais, selon Sylvie, membre de la Fédération des Acteurs de la Solidarité Occitanie (FAS)
La Fédération nationale Solidarité Femmes (FNSF) ainsi que la Fédération des Acteurs de la Solidarité Occitanie ont cependant affirmé que les services de la Préfecture de la Haute-Garonne imposent des restrictions concernant l’accès aux hébergements hôteliers. À Toulouse, 33 femmes auraient reçu une notification mettant fin à leur hébergement, sans solution alternative. Ces associations ont exprimé leur préoccupation face à la politique de réduction des nuitées hôtelières pour ces personnes.
Un effort collectif est en cours pour apporter de l’aide aux femmes en situation de grande précarité, certaines étant accompagnées d’enfants. D’après une membre de la FAS, qui a préféré garder l’anonymat, certaines victimes sont "hébergées dans des logements précaires", offrant ainsi une solution d’urgence. Mais pour d’autres, la situation est plus difficile et préoccupante. "Nous n’avons aucune nouvelle d’elles, et elles se retrouvent malheureusement à la rue, dans une détresse extrême", selon ses dires.
Ces associations estiment que cette situation doit cesser, car "l’hébergement est un outil essentiel pour venir en aide à ces femmes". C’est un moyen pour les sortir de la violence conjugale. Elles ont donc appelé à une mobilisation le 6 juillet. "Tout le monde est d’accord et le reconnaît... Il y a un déficit de places d’hébergement tout public, notamment pour accueillir les femmes victimes de violences conjugales en Haute-Garonne". Le problème, c’est que les autorités ont annoncé la fin de la prise en charge sans proposer de solution pour les mettre à l’abri.
La FNSF et la FAS s’interrogent sur la logique derrière la restriction du nombre de nuitées hôtelières. Elles estiment pourtant que les femmes victimes de violences conjugales ont besoin d’aides pour quitter leur partenaire violent, indépendamment de toute procédure judiciaire.
Membre de la Fédération des Acteurs de la Solidarité Occitanie, Sylvie a souligné que la question de porter plainte n’est pas le point central."En France, moins de 20 % des femmes victimes de violences conjugales portent plainte. Il n’est pas nécessaire qu’elles aient porté plainte pour être prises en charge et bénéficier d’une mise à l’abri, conformément aux directives européennes", a-t-elle estimé, rapporte France 3 régions.
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