5 ans pour obtenir un logement social, c’est l’attente interminable à laquelle les demandeurs sont confrontés. Un sentiment d’injustice et une responsabilité décernée aux collectivités. Faut-il revoir les critères d’attribution des logements sociaux ?
Selon une mère de famille en attente d’un logement depuis 5 ans, certains dossiers seraient favorisés en dépit d’autres. "Il y a des cas prioritaires avec les bailleurs sociaux. Je connais des personnes qui n’ont pas fait de demande et qui ont obtenu un logement par pistonnage parce qu’ils connaissent des responsables d’agences" dénonce-t-elle.
À La Réunion, il y aurait 45 000 demandeurs de logements sociaux. Pour pouvoir en bénéficier, la procédure est la même pour tous : s’inscrire sur internet. Par la suite, à l’étude du dossier des profils peuvent se présenter prioritaires. Par exemple les personnes atteintes d’un handicap ou victime de violences.
Seconde étape, la CALEOL (Commission d’Attribution de Logements et d’Examen de l’Occupation des Logements) va hiérarchiser les dossiers et se positionner dans l’attribution d’un logement ou non. "Sachant qu’on va présenter 3 dossiers pour chaque logement" indique Jean-Claude Valliamé-Cally, Directeur des territoires et de la proximité à la SHLMR.
Les demandeurs présentent aussi des exigences. Quartiers, taille de l’appartement et nombre de pièces sont parfois des critères indispensables. Selon les dernières études, plus de 40% des demandeurs cherchent un T1 ou un T2 dans les communes des collectivités du TO et de la CIVIS.
"On est sur une forte baisse d’attribution de logement. On est passé de 9 000 il y a quelques années à 5000 aujourd’hui. Dans un même temps, les livraisons de logements chutent elles aussi, d’environ 50%. Les communes qui ne construisent pas de logements sociaux ont une lourde responsabilité" explique Erick Fontaine, Administrateur de la confédération nationale du logement (CNL).