La journée du samedi a été très mouvementée autour des Champs-Elysées à Paris en marge de la mobilisation des Gilets jaunes. Un CRS a témoigné avoir lancé plus de 1000 grenades lacrymogènes.
Jessy Castane est le Brigadier-chef à CRS 44 ou Compagnies républicaines de sécurité de Joigny mais aussi délégué UNSA ou Union nationale des syndicats autonomes. Il a été mobilisé toute la journée lors de la troisième mobilisation des Gilets jaunes à Paris. "En 20 ans de carrière, je n’ai jamais vu ça", a-t-il témoigné en voulant parler des émeutes et du déchaînement de violence. Avec sa compagnie, ils intervenaient Boulevard Victor Hugo et avenue Kléber. "Nous avons fait face non pas à des manifestants mais des personnes voulant détruire et s’attaquer aux flics", a continué ce CRS, selon Le Figaro.
Peu d’entre eux seulement étaient du "Black Block", a affirmé Jessy Castane. Les autres étant équipés de masque à gaz et de lunettes étaient des manifestants radicaux venant pour la plupart des provinces. "Ils nous lançaient des bombes agricoles, des mortiers, de l’acide et de la peinture pour nous aveugler", a continué ce CRS. Ils avaient par ailleurs mis le feu sur deux bâtiments sans se soucier de savoir si les occupants se trouvaient à l’intérieur.
On avait mis en place un dispositif de filtrage autour des Champs-Elysées en fouillant les personnes voulant y pénétrer, a-t-il souligné. Ainsi, il n’y avait que de la manifestation pacifique.
Par contre, des groupes très mouvementés cassant tout sur leur passage se sont trouvés dans les rues avoisinantes.
Conséquence, plus de 1000 grenades lacrymogènes ont été tirés, a ajouté Jessy Castane en précisant que sa compagnie aurait dû être ravitaillée en cours d’intervention. « Une grande première », a-t-il confié.
Il y avait 26 compagnies de CRS et 23 escadrons de gendarmes mobiles pour assurer l’ordre samedi. Pourtant, beaucoup d’entre eux devaient surveiller l’Elysée, Matignon, l’Assemblée nationale…. Ainsi les effectifs manquaient sinon le débordement aurait pu être maitrisé rapidement. "Il faut que les bâtiments officiels soient gardés par d’autres éléments", a-t-il suggéré, comme cela, toutes les forces mobiles pourront faire face aux casseurs.
"Nous sommes épuisés physiquement et moralement", a souligné Jessy Castane en travaillant très tôt le matin pour terminer très tard et recommencer ainsi. De plus, on a constaté une montée de violence contre les forces de l’ordre visées comme étant les symboles de l’Etat. "Les gens ne craignent plus les CRS", a-t-il ajouté en soulignant être les premières cibles des casseurs.