Le procureur de Paris a abordé dans une interview le thème sensible des violences sexuelles. Pour lui, il faut toujours savoir jauger au cas par cas.
Depuis les campagnes #MeToo et #BalanceTonPorc ayant fleuri sur les réseaux sociaux, le parquet de Paris a connu une hausse de 20 à 30 % des plaintes pour agressions sexuelles et harcèlement. Un pic a même été observé en octobre avec 154 plaintes, a énuméré François Molins. Toutefois, les statistiques semblent avoir diminué depuis pour revenir à la situation antérieure, à savoir entre 80 et 120 plaintes par mois. Si le procureur de Paris voit en ce phénomène un moyen de délier les langues contre ces agressions sexuelles, il met toutefois en garde contre les rumeurs qui ne devrait pas valoir "condamnation". "La présomption d’innocence s’applique à tous, quelle que soit son origine ethnique, sa nationalité ou son statut social. Il existe un droit absolu à l’information, mais il ne saurait y avoir de tribunal médiatique", estime François Molin.
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Quand le quotidien Le Parisien, qui a mené l’interview, a fait une comparaison entre le cas Tariq Ramadan et Gérald Darmanin, le procureur de Paris s’est défendu de tout favoritisme. "Nous avons déjà démontré, au parquet de Paris, que nous n’avions pas peur de mettre en cause des gens haut placés, voire des membres du gouvernement. En tant que magistrats, nous avons une obligation d’impartialité", rappelle-t-il. En ce qui concerne le classement rapide de l’affaire de viol ayant touché Gérald Darmanin, François Molins assure que l’enquête a suivi un cours normal. "La durée d’une enquête ne signifie rien en soi. C’est la complexité des investigations qui dicte le tempo des enquêtes", a expliqué le procureur de Paris.
Comme conseil aux femmes ayant été victimes d’agression, François Molins exhorte à immédiatement porter plainte. "Plus une victime tarde à le faire, plus elle rend difficile le travail de la police et de la justice. En gardant les choses pour soi, on ne rend service à personne et surtout pas à soi", rappelle le procureur de Paris. Si ces personnes hésitent à en parler aux autorités, François Molins les conseille d’approcher des associations d’aides aux victimes. "J’ajoute que parler s’avère indispensable pour faire échec à ces agresseurs en série qui profitent du silence autour d’eux", a déclaré François Molins.
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