Le PDG de Lactalis a annoncé la fermeture de l’unité de production de l’usine à Craon après la découverte de la contamination à la salmonelle.
Alors que l’incertitude planait encore sur le sort de l’usine Lactalis de Craon, sa fermeture définitive vient d’être décidée. Dans un entretien accordé au quotidien Les Echos, Emmanuel Besnier, le PDG de Lactalis, dit avoir pris "une décision difficile mais indispensable".
La tour de séchage numéro 1 du site de Craon (Mayenne), dont la production de poudre de lait infantile est à l’arrêt depuis la découverte d’une contamination à la salmonelle. Elle sera désormais fermée définitivement, annonce le PDG. "On sait aujourd’hui que nous avons libéré des salmonelles Agona en réalisant des travaux sur les sols et les cloisons de la tour de séchage numéro 1", a-t-il indiqué. Selon les explications du PDG, la bactérie s’est "disséminée dans l’environnement" contaminant "des équipements amovibles qui servent à produire des petites séries de lait infantile". Selon Santé publique France, 38 nourrissons ont été contaminés entre la mi-août et le 2 décembre 2017 par la salmonelle retrouvée sur l’usine de Craon, dont 35 qui avaient consommé avec certitude des laits provenant de cette usine.
Aujourd’hui, 250 des 327 salariés du site sont au chômage technique, tandis que les autres employés ont été affectés à d’autres usines du groupe. Dans l’entretien, Emmanuel Besnier, évalue à "des centaines de millions d’euros" le coût pour son groupe face à la crise du lait contaminé aux salmonelles. "Cette affaire peut aussi nous coûter l’agrément à l’exportation sur une période qu’on ne peut pas estimer. C’est la plus grande crise que j’ai eue à affronter dans ma vie de manager", dit-il, rappelant que son groupe est présent "dans plus de 80 pays".
Après des plaintes de parents d’enfants tombés malades à cause du lait infantile contaminé fabriqué par Lactalis, la justice s’est saisie de cette "affaire d’Etat". Le 22 décembre, le pôle santé publique du parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire.