Le changement de formule du Levothyrox était vraiment indispensable ? De nombreux patients se posent la question. Un document récemment retrouvé sur les effets indésirables de l’ancien Levothyrox fait bondir bon nombre d’entre eux.
Un rapport évaluant les effets indésirables du nouveau Levothryox doit sortir ce mardi. Mais un extrait d’un compte-rendu d’une réunion qui a eu lieu à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), le 27 mars 2012 vient tout chambouler. Ce rapport met en avant la validation de 18 cas de déséquilibres de la thyroïde, notamment des hypothyroïdies de juin 2009 à juin 2011. Cinq autres cas l’ont été entre juillet et décembre 2011. Après quelques mois, le changement de la formulation du médicament-star de la thyroïde a été décidé.
Lors de la lecture de ce compte-rendu, Alain-Michel Ceretti, le président de France Assos Santé bondit. Le président de ce puissant collectif de 72 associations d’usagers de la santé se montre perplexe quant à la décision de changer de formule du Levothyrox. Il a en effet évoqué les 23 cas d’effets indésirables validés sur deux ans sur les trois millions de personnes qui le prennent chaque année. "Il est urgent de savoir qu’est-ce qu’espérait l’ANSM à ce moment-là : être en dessous de 23 ? à 0 ou moins de 0 cas ? Aucun médicament prescrit sur de tels volumes ne peut faire moins", a-t-il lâché sur le récit du Parisien.
Interrogée sur la question, l’ANSM insiste sur le nombre de cas comme outil déclenchant des investigations plus poussées. "Parfois, un seul cas suffit à détecter des anomalies", poursuit le gendarme du secteur. Alain-Michel Ceretti réclame aujourd’hui des rapports complets. Selon lui, les 23 cas sont loin du tsunami qui aurait justifié la décision brutale du changement de formule. "Si on a bougé pour 23, on pourrait attendre la même chose pour les milliers d’effets déclarés aujourd’hui ", a-t-il conclu.