Afin de réduire le taux de mortalité routière, le gouvernement annoncera, mardi, une baisse à 80 km/h de la vitesse sur toutes les routes secondaires à double sens.
Durant le conseil interministériel de sécurité routière ou CISR, le gouvernement abaissera à 80 km/h la vitesse maximale sur 400 000 km de routes secondaires en France. Dans un entretien au Journal du dimanche, Edouard Philippe, chef du gouvernement, a soutenu le concept afin de sauver des vies, malgré l’opposition des automobilistes, mais surtout même si cela risque d’être impopulaire. Et pourtant, d’après un sondage réalisé par YouGov pour 20 Minutes, deux Français sur trois pensent que cette mesure est inefficace, mais servira plutôt à "remplir les caisses de l’État".
Edouard Philippe refuse d’accepter le chiffre inquiétant de la fatalité routière tous les ans en France, à savoir 3 500 morts et 70 000 blessés par an. "Si nous annonçons cette mesure, je serai critiqué. Mais je sais qu’elle va sauver des vies, et je veux sauver des vies. Je comprends les arguments, et même la mauvaise humeur, mais je ne le fais pas pour augmenter les recettes de l’État", explique le Premier ministre, Edouard Philippe.
Je suis favorable aux 80km/h sur les routes bidirectionnelles nationales et départementales : deux-tiers des accidents se concentrent sur ces tronçons de routes.
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 11 décembre 2017
Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière a aussi déclaré, fin décembre, que selon des données scientifiques, si la vitesse moyenne est réduite de 10%, le nombre de morts diminuera de 4,6%.
L’association 40 millions d’automobilistes a, par contre, jugé cette limitation de vitesse inefficace. En effet, elle soutient qu’en Danemark, une expérimentation a déjà été menée où il y a eu une baisse de mortalité de 13% sur une durée de deux ans, alors que la vitesse a été augmentée de 80 à 90 km/h sur quelques routes secondaires. Par conséquent, il serait inefficace de baisser à 80 km/h la vitesse pour 67% des Français.
"Tout le monde va essayer de doubler les camions, qui vont rouler à la même vitesse que les voitures, et soit, on va se faire flasher, soit ce sera l’accident, faute de visibilité", explique un internaute. "La baisse de la vitesse va favoriser la monotonie et la baisse de vigilance au volant, avec davantage d’endormissements, donc plus de risques d’accident", expose Jean-Louis.
Afin de réduire la mortalité routière, il ne faut pas toucher à la vitesse, au contraire la solution serait d’améliorer la route et faire respecter la législation existante. Selon Daniel, un sondé, le problème ne réside pas dans la vitesse proprement dite, mais des comportements au volant à savoir le non-respect des distances de sécurité, refus de priorité, les dépassements dangereux, la non-utilisation des clignotants encore téléphone au volant… Ce sont ces infractions qui devraient être sanctionnées selon ses dires.
Si certains sondés disent qu’il faudrait supprimer définitivement le permis d’un chauffard sous l’emprise de stupéfiants ou d’alcool, d’autres parlent de faire passer une visite médicale aux personnes d’un certain âge afin de voir si elles sont aptes à conduire. "Le coût qu’il faudrait engager pour changer tous les panneaux de signalisation sur tout le territoire français. Cet argent devrait servir à améliorer l’état des routes, qui mériteraient plus de maintenance", craint Faustine.
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