Le parquet national financier est en train d’inspecter autour de la gestion l’Oniam, l’office national en charge de l’indemnisation des accidents médicaux. Plusieurs infractions ont été constatées entre abus de confiance, prise illégale d’intérêts ou encore favoritisme.
Le JDD a pu accéder au rapport confidentiel de la Cour des Comptes à l’origine de l’enquête préliminaire. Le Parquet national financier (PNF) vise plusieurs cadres de l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales (Oniam). L’établissement, doté d’un budget d’environ 140 millions, prend en compte l’aléa thérapeutique ou le risque que court le malade en se soignant. Il a déjà assuré la gestion de nombreux contentieux (hépatite C, affaire du sang contaminé, Mediator, Dépakine…).
Parmi les infractions notées par les enquêteurs figure le recrutement en janvier 2014 d’un neveu par alliance du directeur, en tant qu’administrateur "système et réseaux". Avec ce favoritisme s’en suivait une augmentation salariale de 30%. Plus encore, le budget de la formation a été englouti de 10%, soit plus de 17 000 euros avec la mise à niveau de cette jeune recrue. Le procureur général auprès la Cour des comptes trouve également suspicieux ces contrats conclus avec plusieurs entreprises sans respect des règles de la commande publique (absence de publicité, non-respect des délais…). "Tous les marchés, du plus petit au plus important, présentent au moins une infraction", ont noté les magistrats de la Cour des comptes.
Christian Eckert, alors secrétaire d’État chargé du Budget, s’est déjà alarmé du constat dressé par les magistrats de la Cour des comptes. Dans une lettre du 10 janvier 2017, il a évoqué certaines irrégularités comme le niveau très faible des recouvrements ou encore le risque de détournement. Des chèques falsifiés, ou sans ordre, étaient aperçus dans les tiroirs. Plus encore, un autre, d’un montant de 40 000 euros, a été perdu.
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