Selon une étude réalisée par le cabinet de conseil Jalma Health, les retraités doivent payer en moyenne 400 euros pour une paire de lunettes.
Alors que le gouvernement veut instaurer un "reste à charge zéro" pour les porteurs de lunettes, les retraités déboursent en moyenne 400 euros pour une paire.
Se payer une nouvelle paire de lunettes peut revenir cher, surtout pour les personnes qui ne travaillent pas. Les retraités, qui souffrent de problèmes de vue, doivent généralement payer plus cher pour s’équiper, alors qu’ils sont moins bien remboursés que les actifs. Selon l’étude publiée par le comparateur de prix Sénèque, "les retraités cumulent les inconvénients : ils ont les besoins les plus élevés en termes d’optique médicale et paient l’intégralité de leur cotisation". En moyenne, une paire de lunettes leur revient à 400 euros, tandis que la plupart des actifs sont remboursés à 100% par l’Assurance maladie et par les complémentaires de santé. Dans le détail, 28,8 millions de personnes doivent encore débourser 293 euros en moyenne de leurs poches, constate l’étude. Parmi eux, 12 millions de porteurs de progressifs, en majorité des retraités.
Selon Jalma Health, les écarts de remboursement sont si importants qu’ils rendent "illusoire" l’objectif fixé par le gouvernement. Autre facteur pointé du doigt : l’importance des taxes directes et indirectes qui pèsent sur le prix des équipements. Car si le reste à charge des assurés a diminué de 2 milliards d’euros entre 2006 et 2015, sur la même période les cotisations ont augmenté de 3,1 milliards d’euros. En cause notamment : "l’explosion" de la taxe sur les contrats d’assurance (+857%) et le doublement des cotisations d’assurance (+99%), soit 660 millions d’euros en plus pour l’Etat selon Jalma Health.
Le cabinet estime ainsi que grâce à ces taxes, le marché rapporterait près de 2 milliards d’euros par an à l’Etat. En cumulant la TVA sur les équipements (20%) avec les taxes et les frais d’assurance, le taux de taxation oscille entre 25% et 35%, calcule Jalma Health. Les verres correcteurs sont donc "plus taxés que les sacs Vuitton", juge Mathias Matallah, président de Jalma Health. Pour parvenir à un reste à charge zéro, le gouvernement doit arriver à faire baisser fortement les prix. "Or il n’y a objectivement pas intérêt, car ce marché lui rapporte une véritable manne", souligne-t-il.