La justice tente de déterminer comment le terroriste dans son camion n’a pas pu être repéré par les membres des forces de l’ordre. Ce dernier avait pourtant effectué 11 passages sur la promenade des Anglais.
Y a-t-il un complice du terroriste de l’attentat de Nice au sein de la police municipale ou y a-t-il eu négligence de contrôle de sécurité ? C’est actuellement ce que va tenter de découvrir la justice en ordonnant une perquisition au centre de supervision de la police. Les juges d’instruction niçois Alain Chemama et Chantal Russo ont été envoyés sur place le 26 octobre 2017. Ils ont été tenus de vérifier la configuration des lieux ainsi que les technologies déployées pour la surveillance de la Promenade des Anglais lors de cet attentat du 14 juillet 2016. Au cours de cette perquisition, les juges ont été accompagnés de membres de l’IGPN.
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La procédure a été entamée vers 9 h du matin sur une instruction "mise en danger d’autrui par violation d’une obligation de sécurité". Ce motif fait suite à une plainte de la famille du petit Yannis, 4 ans et mort dans l’attentat de Nice perpétré par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel. La requête a été établie avec constitution de partie civile et a été déposée par Me Yassine Bouzrou, qui n’a pas fait de commentaires sur l’affaire. Les proches de la victime se sont étonnés qu’aucune enquête n’ait été menée du côté de la police municipale au moment des investigations préliminaires. Rien n’est censé pourtant être laissé au hasard dans cette affaire d’attentat du 14 juillet 2016 qui a coûté la vie à 86 personnes.
D’après les informations révélées par le Parisien, les juges cherchent notamment à comprendre comment le terroriste Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a pu effectuer 11 passages sur la promenade des Anglais entre le 11 et le 14 juillet 2016. En effet, un arrêté municipal avait interdit la circulation des véhicules utilitaires sur cette zone. Le terroriste aurait même effectué des manœuvres interdites comme des demi-tours sur les trottoirs avec le même camion que celui de l’attentat de Nice sans qu’aucun policier n’ait remis en question ses agissements. Mohamed Lahouaiej Bouhlel aurait même pu prendre une photo de la pergola qui est destinée à abriter les touristes sur les bancs.
Après avoir soumis les policiers à des questions sur cette affaire, les juges d’instruction sont repartis en fin de matinée. Ils ont amené avec eux la liste des membres des forces de l’ordre qui étaient en permanence le soir de l’attentat de Nice. La liste aurait d’ailleurs été placée sous scellés.
Source : Le Parisien