La ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal s’est exprimée sur les nouvelles modalités d’entrée à l’université. "Nous allons remettre de l’humain dans le processus d’orientation", a-t-elle revendiqué.
La plateforme APB tant décriée est remplacée dès cette année par une nouvelle plateforme Parcoursup, dont le nom a été dévoilé mardi par Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur. Interviewée par 20 Minutes, la ministre a précisé les contours de ce nouveau processus.
"Nous voulons améliorer le processus d’information et d’orientation au lycée", assure d’emblée la ministre estimant que près de la moitié des lycéens subissaient une orientation par défaut avec la plateforme post-bac. Pourtant, "il existe une offre de formation très riche et diverse", affirme-t-elle. Avec le processus Parcoursup, le ministère de l’Enseignement supérieur a mis en place une Commission d’accès au supérieur dans chaque académie, qui sera chargé de lui proposer une formation proche de ses vœux. Ainsi, "deux professeurs principaux accompagneront chaque lycéen de terminale dans son processus d’orientation", explique la ministre. "Ces enseignants n’ont pas vocation à être des conseillers d’orientation, mais leur bonne connaissance des élèves peut leur permettre, par exemple, de détecter leur potentiel ou bien leurs points forts qui ne se traduisent pas forcément dans les résultats scolaires", précise-t-elle.
Outre les commissions pédagogiques, "les lycéens disposeront aussi de deux semaines dédiées à l’orientation", détaille Frédérique Vidal. La première semaine aura lieu avant les vacances de Noël "où ils construiront leur projet d’orientation". La deuxième semaine, avant les vacances d’hiver, "où ils pourront par exemple, participer aux journées portes ouvertes des établissements du supérieur". Concernant les documents analysés, les commissions auront accès aux bulletins de notes des deux derniers trimestres. "La nouveauté est qu’elles pourront aussi consulter les recommandations formulées par le conseil de classe et les documents que l’élève souhaite fournir : lettre de motivation, sa participation à un concours d’expression orale par exemple, ou son engagement dans une association", explique la ministre.
Alors que certains syndicats estiment que la réforme de l’Enseignement supérieur est une "usine à gaz", la ministre rappelle que "le Plan Etudiants est issu d’une large concertation avec les acteurs de l’enseignement supérieur". La ministre tient à préciser : "ceux qui nous ont aidés à construire cette réforme sont ceux qui vont la mettre en place". Elle a également assuré que le gouvernement investira "1 milliard d’euros sur cinq ans pour accompagner l’engagement des équipes pédagogiques, créer des postes d’administratifs et d’enseignants". Dans un horizon plus large, la ministre a affirmé que le Plan Etudiants remettra "de l’humain dans le processus d’orientation".
Enfin, un bachelier qui n’a pas la place qu’il souhaite dans une filière obtiendra des propositions correspondant à son projet de la part d’une commission d’accès au supérieur. "Par exemple, une place dans la filière souhaitée, mais dans l’académie d’à côté. Des aides sociales pour soutenir la mobilité de ces étudiants pourront être débloquées si besoin et des places pourront leur être réservées en cité U", assure la ministre.
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