Cette mesure déjà annoncée par Emmanuel Macron pendant sa campagne a été décidée par le gouvernement afin de réduire l’absentéisme.
Introduit par Nicolas Sarkozy en 2012, le jour de carence en cas d’arrêt maladie a été supprimé par François Hollande en 2014. Pour la ministre de la Fonction publique de l’époque, Marylise Lebranchu, il était "inefficace" et "injuste". Dans le cadre du budget 2018, l’Assemblée nationale a adopté lundi soir le rétablissement de cette mesure. Celle-ci déjà annoncée par Emmanuel Macron lors de sa campagne a été également abordée par le gouvernement dès juillet. L’exécutif y voit en effet un moyen de "lutter contre le micro-absentéisme qui désorganise les services, alourdit la charge de travail des collègues en poste et coûte environ 170 millions d’euros par an".
Emmanuel Macron a défendu le rétablissement du jour de carence par le fait que l’absentéisme a chuté en 2012 et 2013. En revanche, il est reparti à la hausse après sa suppression. La réinstauration de la mesure dans la fonction publique permet de rapprocher le statut des fonctionnaires de celui des salariés du privé, défend le gouvernement. En effet, dans le secteur privé, les salariés attendent le 4e jour de maladie pour percevoir des indemnités. Afin de compenser ce manque à gagner, de nombreuses entreprises ont pris des dispositions. Selon un rapport de 2009 intitulé "Protection sociale complémentaire d’entreprise", près des deux tiers des salariés du secteur privé profitaient d’une prise en charge du délai de carence, rapporte RTL.
En octobre, le Premier ministre Edouard Philippe est revenu quelques années en arrière lorsque ce jour avait été mis en place. Selon lui, il avait entraîné de remarquables résultats pour lutter contre l’absentéisme. Or, il a considérablement augmenté après sa suppression par le précédent gouvernement, a ajouté le locataire de Matignon. Une récente étude de l’Insee a d’ailleurs indiqué que le jour de carence appliqué en 2012 et 2013 a diminué "fortement" les absences pour raisons de santé de deux jours. En revanche, celles de longue durée pour les agents de l’Etat ont augmenté. L’Insee cité par LCI a souligné que le jour de carence engendre un "coût fixe pour le salarié à chaque prise d’arrêt maladie". Il n’avait donc pas intérêt à se précipiter pour retourner au bureau avant d’être certain d’être guéri.