Le Défenseur des droits des enfants Jacques Toubon a pointé dans son rapport annuel l’absence d’une mise en œuvre systématique de l’éducation à la sexualité en milieu scolaire pourtant prévue par la loi.
Le rapport annuel de Jacques Toubon sur les droits de l’enfant a été rendu public ce lundi. Le Défenseur des droits des enfants estime que derrière les comportements de harcèlement sexuel se cacherait un rapport de supériorité des hommes par rapport aux femmes. Prévue par la loi depuis 2001, l’éducation à la sexualité en milieu scolaire doit être appliquée dans les écoles, les collèges et les lycées. Au programme, trois séances annuelles d’éducation à la sexualité sont programmées. Elles doivent contribuer à l’apprentissage du "respect dû au corps humain" et présenter une "vision égalitaire" des relations hommes/femmes.
Selon le Défenseur des droits des enfants, l’école joue un rôle important dans la lutte contre les comportements sexistes. "L’éducation à la sexualité doit contribuer, dès le plus petit âge, à détruire stéréotypes et préjugés", mais "nous sommes loin du compte", a-t-il indiqué. Le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) a mené une enquête auprès de 3 000 établissements scolaires (publics et privés). D’après le rapport de Jacques Toubon et de la Défenseure des enfants, Geneviève Avenard, 25 % des écoles n’ont mis en place aucune action ou séance en 2014-2015. Et parmi les écoles l’ayant fait, "64 % n’ont pas articulé cette éducation à la sexualité avec les actions de promotion de l’égalité entre les filles et les garçons", souligne Jacques Toubon sur le récit de 20 Minutes.
Le HCE pointe le fait que les questions de violences faites aux femmes et d’orientation sexuelle sont peu évoquées pendant les séances. En revanche, la biologie/reproduction, l’IVG et la contraception, le VIH/Sida et la notion de respect entre les sexes prennent le dessus. Jacques Toubon conseille alors "une approche globale" de l’éducation à la sexualité. Selon lui, les parents doivent être des acteurs majeurs sans oublier de donner une meilleure formation des intervenants. Enfin, la parole des jeunes doit être sérieusement prise en compte.
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