Cinq salariés ou ex-salariés d’une entreprise de nettoyage, dont quatre femmes recevront des dommages et intérêts ainsi que des rappels de salaire pour avoir dénoncé des faits de harcèlement sexuel et moral et de discrimination au travail en décembre 2012.
Le conseil de prud’hommes de Paris a condamné ce vendredi la société H. Reinier, sous-traitante pour la SNCF dans une affaire de harcèlement sexuel et moral et de discrimination au travail. Les faits se sont produits en décembre 2012. La société en question devra alors verser des dommages et intérêts de plusieurs dizaines de milliers d’euros à tous les plaignants, agents d’entretien. Les salariés du nettoyage ont obtenu gain de cause après avoir dénoncé les faits. Plusieurs dizaines de milliers d’euros seront partagés entre tous les plaignants et agents d’entretien. Les plaignants percevront également des rappels de salaire.
Au moment des faits, les plaignants, quatre femmes et un homme, travaillaient gare du Nord. Ils s’occupaient notamment du nettoyage des trains. A l’audience, leur avocate, Me Maude Beckers avait décrit la société comme le théâtre d’une "ambiance délétère", avec du "racket à l’embauche". Les ennuis ont commencé à la suite des agissements commis par des délégués SUD-Rail et dénoncés ensuite par le plaignant, alors délégué CFDT. Ce dernier a alors reçu des menaces de ses collègues, des sanctions disciplinaires et même un premier licenciement en novembre 2013.
Deux chefs d’équipe ont commencé par s’en prendre aux quatre plaignantes ayant refusé de signer la pétition demandant son départ, précise l’avocate. Les plaignantes ont ensuite rapporté des "gestes obscènes". Elles parlent sur le récit d’Europe1 d’une collègue "enfermée dans une pièce" et qui subit des "attouchements" ou un chef qui "touche son sexe au-dessus de son pantalon en mimant des bruits sexuels". Le directeur d’agence estime qu’il s’agissait de "blagues un peu salaces". En revanche, le Défenseur des droits a expliqué que les "allégations de harcèlement sexuel, de représailles et de manquement de l’employeur à son obligation de sécurité" étaient "établies" par son enquête.