Un rapport officiel publié cette semaine tord le cou au cliché des radars routiers "pompes à fric". En effet, les recettes des radars automatiques sont toujours élevées, mais en parallèle, le taux de mortalité routière reste accru.
La question du devenir de l’argent des radars automatiques intéresse plus d’un. Dans un rapport annexé au Projet de loi de finances de l’année 2018, il a été révélé que la quasi-totalité des amendes radars (91,8%, soit 845,2 millions d’euros), a été consacrée à la lutte contre l’insécurité routière. La grande majorité des recettes a notamment servi à l’amélioration du réseau routier. Seuls 8,2% (75 millions d’euros) ont été affectés au désendettement de l’Etat.
Au total, ces instruments servant à mesurer la vitesse des véhicules ont rapporté près de 920 millions d’euros de recettes. "Ce premier rapport officiel (…) témoigne du désir de transparence pour répondre aux détracteurs de la sécurité routière : on entendait que les radars c’était des pompes à fric, des recettes fiscales pour l’Etat", a expliqué Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière sur le récit d’Europe1.
Dans les détails, 351,5 millions d’euros sur les 845,2 millions sont destinés à l’Agence de financement des infrastructures de transports de France. Les collectivités territoriales ont bénéficié de 254,7 millions d’euros contre 239 millions d’euros pour la Délégation à la sécurité routière. Parmi les travaux effectués figurent le bitumage du réseau routier national, la mise en sécurité de tunnels ou encore la pose de panneaux de signalisation intelligents. Par ailleurs, les 160 millions d’euros sont issus des recettes liées aux amendes forfaitaires majorées.
Depuis 2003, les recettes des radars ont connu une courbe croissante. Ces instruments devraient rapporter plus d’un milliard d’euros à l’Etat en 2018. L’année dernière, l’Etat a enregistré 1,8 milliard d’euros d’amendes liées aux infractions de la route, dont 920 millions d’amendes des radars automatiques. Malgré ces mesures et ces chiffres conséquents sur la sécurité routière, le nombre de morts sur la route a augmenté pour la troisième année consécutive, une première depuis 1972.