Illustration/SIPA
Le fléau que représentent les violences scolaires est loin d’être considéré sérieusement. Cependant, 442 cas sont recensés tous les jours auprès des établissements.
Même si elle a tendance à être négligée, la violence scolaire est un quotidien pour certains élèves au collège et au lycée. Le problème est d’autant plus sérieux que 442 cas d’incidents graves sont recensés chaque jour de classe dans les établissements français. La DEPP, qui dépend du ministère de l’Éducation nationale, fait état de 12,8 incidents pour 1 000 élèves par an. Sachant qu’il y a 5,6 millions d’élèves dans le secondaire et 162 jours de classe par an, cela ramène donc à un total de 442 incidents. Tout y passe, de brimades aux coups les plus violents et souvent en groupe. "Nous, adultes, nous ne supporterions pas cela. Pourtant, c’est ce que vivent beaucoup d’ados. Ne négligeons pas leurs maux", alerte Liliana Moyano, la présidente de la FCPE, la première fédération de parents d’élèves.
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Une étude de l’Association de la Fondation étudiante pour la ville, établie ce mercredi 20 septembre, vient également conforter cette précédente statistique. Sur 447 adolescents scolarisés dans des collèges ZEP interrogés, près de la moitié (46 %) déclarent avoir été témoin au moins une fois "d’actes de cruauté ou d’humiliation" entre élèves dans la cour. Le plus surprenant, c’est que plus de la moitié ont également choisi de se taire volontairement devant ces violences scolaires.
Malheureusement, la gravité de la situation semble être taboue en France. Autant le ministère de l’Éducation nationale peut révéler le taux de succès aux examens officiels, autant il lui est difficile de donner un chiffre précis des cas de violences scolaires. "Le phénomène de la violence scolaire est sous-estimé, et il l’est depuis toujours, recadre l’historien de l’éducation Claude Lelièvre. Une partie des incidents ne sont pas déclarés : certains établissements n’ont pas intérêt à dire qu’il y a des problèmes chez eux, et tous n’ont pas le même seuil de tolérance."
Source : Le Parisien