Illustration SIPA
C’est l’une des principales nouveautés de cette rentrée : les élèves de CP doivent réaliser des tests. Concrètement, comment les évaluations vont-elles se passer ?
Les élèves de CP et de 6e sont désormais évalués. Pour les élèves de CP, les évaluations ont déjà commencé dans certains établissements. Ces tests voulus par le ministre de l’Education portent sur le français et les mathématiques. Lundi sur Europe 1, le ministre Jean-Michel Blanquer a fait savoir qu’il s’agit de permettre aux instituteurs d’avoir "une photographie des forces et de faiblesses de chaque enfant pour mieux les connaître et développer les bonnes stratégie pour les faire réussir".
Les deux livrets de sept et onze pages sont en train d’arriver dans les salles de classe. Selon le ministère, il faut trois sessions de dix minutes pour venir à bout du livret de mathématiques, et quatre fois vingt minutes pour celui de français. Mais à en croire le témoignage de Vincent, professeur des écoles remplaçant depuis dix ans, il faudra s’adapter. L’instituteur a fractionné les exercices en séances de vingt minutes réparties sur deux jours de classe. "Les enfants étaient très contents de recevoir un livret d’exercices, et fiers d’écrire leur nom sur la première page. Ils n’ont pas du tout eu l’impression d’être testés", a-t-il raconté au Parisien.
Il sera demandé aux enfants, d’écrire "maman" et "papa", de compter le nombre de syllabes dans les mots "parapluie" ou "ordinateur", ou encore d’additionner "3 éléphants, 2 girafes et 5 ours" pour trouver combien d’animaux se trouvent "à l’infirmerie du zoo". Ne maîtrisant pas encore l’écriture, les enfants devront soit entourer, soit faire des croix pour répondre. Quant aux consignes, elles seront bien évidemment lues par l’enseignant. Autre exemple cité par Le Monde, celui d’une série d’images composée d’une tulipe, d’une tortue et d’un ballon. L’enfant devra alors indiquer quel mot ne comporte pas le même son ("tu" dans ce cas précis).
Certains exercices sont parfois difficiles pour les enfants, relève Vincent. Les écoliers sont par exemple invités à écrire les mots "lit", "tapis", "domino" et "vélo", représentés par des images. "Leur première réaction a été de me dire qu’ils ne savent pas écrire tout seuls … A mon avis, même un bon élève ne peut pas tout réussir dans l’évaluation", a-t-il souligné. L’instituteur a même décidé de ne pas terminer l’exercice qui consiste à recopier la phrase "Le lapin est malade". "Les enfants ont mis 19 minutes pour au final raturer leurs livrets pour tenter de recopier la phrase", lâche-t-il. "L’objectif n’est pas de dire le niveau atteint par chaque élève, mais de regarder quels points il est utile de travailler en classe", tente de rassurer Patrick Roumagnac, le secrétaire général du syndicat des inspecteurs SI.EN-Unsa.