Une enquête du Credoc pour la Fondation de France a révélé que 700 000 personnes dans la tranche d’âge de 15 à 30 ans vivent en réclusion, dans la plus grande solitude. La répartition des taux de cet isolement social serait d’ailleurs équilibrée entre les hommes et les femmes.
L’isolement social est un mal qui semble gagner de l’ampleur en France. Cinq millions de Français seraient d’ailleurs touchés par cette solitude et pas que des seniors. Selon une enquête du Crédoc pour la Fondation de France, publiée vendredi 15 septembre, cette solitude toucherait 700 000 personnes entre 15 et 30 ans. Cela fait donc 6 % des Français qui se trouvent dans cette tranche d’âge et qui vivent dans une situation "d’isolement social" pour cette année 2017.
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D’après cette étude, les jeunes victimes n’interagissent aucunement avec les différents réseaux de sociabilité, tels la famille, les amis, les voisins, les collègues ou camarades, et affinités. Par ailleurs, ils sont 1,4 million (12 %) à être "en situation de vulnérabilité sociale". Cela signifie que la plupart du temps, ils ne sont en interaction qu’avec les membres d’un seul réseau. Parmi les réseaux de sociabilité les plus développés, nous retrouvons 38 % de fréquentation du cercle familial et 26 % du cercle amical.
Le Crédoc analyse également une solitude due à plusieurs facteurs et résultante d’un "enchaînement d’événements." Parmi les raisons à cet isolement social, il a été énuméré le départ du domicile parental, le célibat, l’éloignement, les problèmes de santé, les complexes physiques et bien d’autres encore. "Au total, 18 % des jeunes, soit plus de deux millions, sont vulnérables socialement et ne rencontrent physiquement et ne passent du temps avec d’autres personnes que très rarement", indique cette étude annuelle".
Sur l’ensemble de la tranche d’âge, les jeunes isolés ou socialement vulnérables ont en majorité entre 25 et 30 ans. Ils sont d’ailleurs répartis de façon équilibrée entre la gent masculine et féminine. Parmi ces derniers, 61 % auraient quitté le domicile familial tandis que 47 % sont célibataires. Par ailleurs, ils sont généralement moins diplômés que l’ensemble des 15-30 ans (13 % sans diplôme contre 8 % de l’ensemble).
Fait surprenant, les plus socialement vulnérables ne sont pas sujets à des addictions. Ainsi, 36 % déclarent ne jamais boire d’alcool et 85 % ne jamais fumer de cannabis sur l’ensemble des 15-30 ans interrogés."Ces consommations auraient ainsi une dimension sociale plutôt qu’un rôle de refuge face à la solitude", poursuit l’étude. En effet, seuls 23 % et 79 % des sondés avouent consommer de la drogue et boire de l’alcool.
À l’instar de la consommation de drogues et autres alcools, les sondés sont en revanche plus addicts aux écrans. Leur exposition au quotidien peut atteindre jusqu’à plus de quatre heures d’affilée, hors travail ou étude. Internet devient alors "un moyen de sortir de l’isolement". Selon l’étude menée par Fondation France, plus de 16 700 requêtes effectuées sur le moteur de recherche Google entre juin 2016 et juin 2017 étaient liées à l’isolement des jeunes et leurs sensations de solitude. Les mots qui revenaient souvent étaient "SOS Amitié", "site de rencontre amicale", "pas d’amis", "toute seule".
Enquête réalisée en ligne entre le 19 avril et le 9 mai auprès de 2.000 personnes âgées de 15 à 30 ans, résidant en France métropolitaine. 21 jeunes de 15 à 30 ans ont ensuite été interrogés par téléphone entre le 2 et le 29 juin.
Source : Le Figaro, France TV info