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Irma, Harvey… selon un chercheur au Centre national de recherches météorologiques, "on s’attend à des cyclones encore plus intense" à l’avenir. La faute au réchauffement climatique.
Quelques jours seulement après le passage du très dévastateur ouragan Harvey au Texas, les Caraïbes et les Antilles françaises sont actuellement frappés par l’ouragan Irma. Il s’agit du deuxième ouragan majeur de cette saison cyclonique dans l’Atlantique, qui s’étend de juin à novembre. Selon Fabrice Chauvin, chercheur en météorologie au CNRM, les phénomènes météorologiques pourraient être de plus en plus puissants.
Deux cyclones aux conséquences désastreuses se sont succédé en l’espace de 10 jours dans la même zone qui entoure le golfe du Mexique. Une situation qui n’a "rien d’exceptionnel" selon Fabrice Chauvin. D’après lui, même si "un cyclone se présente souvent seul, il lui arrive parfois d’être accompagné". Pour le cas d’Irma, c’est encore autre chose, elle n’est pas la conséquence de la présence d’Harvey il y a dix jours. "Nous sommes tout simplement dans une période cyclonique. C’est normal qu’il y ait des cyclones", souligne le chercheur. "L’activité va s’intensifier à partir de septembre", nuance-t-il. Irma est d’ailleurs "un ouragan historique, d’une ampleur sans précédent dans ce secteur", estime-t-il.
L’extrême puissance des phénomènes de cette année est plus inhabituelle. Harvey, au Texas, est le plus puissant ouragan à avoir touché les Etats-Unis depuis Katrina en 2005. Irma est placé en alerte maximale de catégorie 5, avec des rafales pouvant atteindre les 360km/h. "L’année 2017 est puissante, mais pas autant que la saison de 2005. L’ouragan Katrina avait battu tous les records, il reste l’un des plus puissants des Etats-Unis", remarque Fabrice Chauvin. Cette saison pourrait toutefois être la plus active depuis 2010. "Il y a 60% de chances d’avoir une activité supérieure à la normale sur toute la saison", prédit le Centre national américain des ouragans (NOAA). Le Centre prévoit entre 14 et 19 ouragans dans l’Atlantique d’ici la fin de la saison, soit bien au-dessus de la moyenne des saisons, qui est de 12.
Le réchauffement climatique provoqué par l’homme, on s’attend à ce que les températures de surface de la mer augmentent de plusieurs degrés au cours des prochaines années (le seuil étant de 26°C). Si la surface était seule responsable des conditions de formation cyclonique, on pourrait s’attendre dès lors à une augmentation notable des cyclones dans le climat futur. "D’après les simulations climatiques, le nombre global de cyclones tropicaux devrait à l’avenir rester stable, voire baisser légèrement. Mais du fait du réchauffement climatique, on s’attend à ce que les cyclones les plus violents soient encore plus intenses", conclue Fabrice Chauvin.
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— NOAA Satellites (@NOAASatellites) 5 septembre 2017