Le scandale de l’affaire Karachi a éclaboussé l’ancien ministre de la Défense, François Léotard. Ce dernier a été entendu par la commission d’instruction de la Cour de justice de la République, puis mis en examen le 4 juillet.
François Léotard, ex-ministre de la Défense et ancien maire de Fréjus (Var), 75 ans, a été mis en examen par la Cour de justice de la République (CJR) dans le cadre de l’affaire terroriste Karachi. Selon une source judiciaire, le motif d’inculpation serait complicité d’abus de bien sociaux. Cette information confirme ainsi une note publiée par l’hebdomadaire satirique le Canard enchaîné daté de ce 19 juillet 2017. D’après cette fameuse note, les enquêteurs veulent savoir si François Léotard a cherché "à se constituer un trésor de guerre en vue de la présidentielle de 2002". L’élu aurait en effet participé à la vente de sous-marins au Pakistan en 1994 et de frégates à l’Arabie Saoudite.
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Pour rappel, l’attentat de Karachi en 2002 a fait quinze morts, dont onze Français. Au cours de leurs investigations, les fédéraux ont trouvé un lien entre cette affaire et des financements illégaux de la campagne de M. Balladur pour la présidentielle de 1995 finalement remportée par Jacques Chirac. Une nouvelle enquête financière a alors été ouverte en 2011 et confiée aux juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire. Une hypothèse suggère que la fin du versement des commissions, ordonné par Jacques Chirac devenu président de la République, serait la source de l’attentat Karachi.
Mis à part François Léotard, l’ancien Premier ministre Edouard Balladur a également été mis en examen vers la fin mai 2017. En juin 2014, les deux juges ont également renvoyé six suspects en correctionnelle. Il y aurait ainsi Renaud Donnedieu de Vabres, conseiller spécial au cabinet François Léotard, entre 1993 et 1995. Il y a également eu deux proches d’Édouard Balladur, Nicolas Bazire, qui fut son directeur de cabinet, et Thierry Gaubert. Enfin, Dominique Castellan, ancien PDG de la Direction des Constructions Navales a également été accusé tout comme l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine. Un intermédiaire en armement est le dernier protagoniste présumé. Dans cette affaire Karachi, Nicolas Sarkozy a été entendu début mai 2017 en tant que témoin. À l’époque, il était alors ministre du Budget.
Source : Le Figaro, Le Monde