Le président d’honneur du Front national est renvoyé en correctionnelle pour "provocation à la haine raciale". Jean-Marie Le Pen sera jugé à Paris au côté de Jean-François Jalkh, le vice-président du FN, renvoyé pour le même motif.
Scandale au sein du FN
Les faits remontent en 2014.
Jean-Marie Le Pen avait tenu des propos sur
la "fournée" et l’origine juive de Patrick Bruel. Des paroles qui ont provoqué un scandale et semé la discorde au sein du parti extrême droite. A la suite de ces expressions déplacées, le président d’honneur du Front national,
déjà mis en examen en février 2017 dans ce dossier, est renvoyé ce mardi en correctionnelle pour
"provocation à la haine raciale". D’après une source judiciaire, le
"Menhir" sera jugé à Paris au côté de Jean-François Jalkh, le vice-président du FN. Ce dernier est renvoyé pour le même motif en tant que directeur de publication du site FN.com qui a diffusé ces propos en premier.
Une faute politique selon Marine Le Pen
Dans une vidéo diffusée sur le site du Front national, Jean-Marie Le Pen a attaqué les artistes engagés contre ce parti, comme Guy Bedos et Madonna. "Écoutez, on fera une fournée la prochaine fois !", avait-il rétorqué lorsque le nom de Patrick Bruel, d’origine juive lui a été avancé. Cette déclaration avait suscité des critiques virulentes au sein même du FN. La présidente du parti Marine Le Pen a parlé d’une "faute politique".
Des propos "volontairement tronqués"
Interrogé au sujet de ce renvoi, Gilles-William Goldnadel, l’avocat à l’origine d’une plainte déposée par le Congrès juif européen se dit satisfait. "Je me réjouis de ce renvoi puisqu’en raison de l’immunité parlementaire de Jean-Marie Le Pen l’affaire avait un peu traîné", a-t-il déclaré sur le récit d’Europe1. De son côté, l’avocat de Jean-Marie Le Pen Me Frédéric Joachim a dénoncé des poursuites fondées sur des propos "volontairement tronqués". Pour se défendre, le président d’honneur du Front national a déclaré à l’époque que le mot qu’il a utilisé n’avait aucune connotation antisémite, "sauf pour des ennemis politiques ou des imbéciles". "S’il y a des gens de mon camp qui l’interprètent de cette manière, c’est que ce sont des imbéciles !", avait-il lâché.