Décidé par Nicolas Sarkozy et abrogé par François Hollande, le jour de carence pourrait faire son retour. Le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin a fait part jeudi de sa volonté de lutter contre le "micro-absentéisme".
Lutter contre le micro-absentéisme
Le jour de carence dans la
fonction publique est une mesure promise par Emmanuel Macron pendant la campagne. Il consiste à annuler la rémunération du premier jour d’absence pour maladie. Cette mesure votée pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy et abrogée par François Hollande sera rétablie, a annoncé jeudi le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin.
"Même si le jour de carence ne doit pas être le seul instrument pour lutter contre l’absentéisme des agents, qui est aussi la conséquence de souffrances d’une partie d’entre eux (...), il permet de lutter contre le micro-absentéisme qui désorganise les services, alourdit la charge de travail des collègues en poste et coûte environ 170 millions d’euros par an", a déclaré Gérald Darmanin lors des Etats généraux des comptes de la nation réunis à Bercy.
Un accompagnement pour les fonctionnaires les plus touchés
D’après le ministre, cette mesure sera intégrée dans le projet de loi de finances pour 2018. Toutefois, les fonctionnaires les plus touchés pourraient bénéficier d’un accompagnement. Pour justifier cette exception, Gérald Darmanin a expliqué sur le récit de France Info qu’ils sont les moins bien payés dans l’accès aux soins par exemple. Il est à noter que dans le privé, le salarié en arrêt maladie perçoit une indemnité à partir de trois jours de carence. Durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, cette mesure visait déjà à lutter contre l’absentéisme et à réduire les inégalités avec le secteur privé. Mais le régime de François Hollande a décidé de le supprimer sous prétexte qu’elle était jugée "injuste, inutile et inefficace".
Les réactions des syndicats
Cette annonce du ministre a aussitôt provoqué une pluie de réactions. Le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, a estimé sur BFMTV que cette mesure était "une manière de stigmatiser les fonctionnaires pour un rendement financier qui n’est pas si extraordinaire que ça". Pour la CGT, il s’agit d’"une nouvelle mesure de recul social" et "une nouvelle attaque frontale" après le gel de la valeur du point d’indice pour 2018. Mylène Jacquot, de la CFDT a également dénoncé l’instauration d’un jour de carence qui selon elle, ne consiste en aucun cas en une politique de prévention ou d’amélioration de la qualité de vie au travail.