Jacqueline et Marcel Jacob ont été entendus par la chambre d’instruction de Dijon ce mardi 20 juin dans le cadre de l’affaire Grégory. Le mari a clamé son innocence, alors que la femme avait écrit une lettre expliquant qu’elle n’y était pour rien.
Jacqueline et Marcel Jacob sont le grand-oncle et la grand-tante du petit Grégory qui avait été retrouvé mort, les poings et les pieds liés, dans une rivière en Alsace en 1984. Tous deux ont été mis en examen vendredi 16 juin dans le cadre de l’enquête, et entendus à huis-clos ce mardi 20 juin par la chambre d’instruction de Dijon. Le parquet général a requiert leur maintien en détention, alors que le mari clame son innocence et la femme a écrit une lettre dans laquelle elle n’y était pour rien.
"Je peux vous dire qu’il y a des éléments consistants, significatifs, concordants et très troublants à l’encontre des Jacob", a indiqué Thierry Moser, l’avocat des parents du petit Grégory, dont les propos sont rapportés par le site 20minutes.fr. L’avocat s’est cependant gardé de révéler des détails. La décision a été rendu ce jour même.
Les avocats de la défense, eux, ont dénoncé un dossier "totalement vide de preuves". Stéphane Giuranna, l’avocat de Marcel Jacob, affirme avoir attendu l’énoncé des charges pesant sur son client. Il réclame donc la remise en liberté des deux septuagénaires, mais a demandé que le couple soit hébergé à une adresse tenue secrète.
Trente-deux ans après le terrible fait divers qui a ému toute la France, l’accusation avance des éléments qui, pour la plupart, sont en réalité bien connus. D’abord, l’antipathie des époux des époux Jacob à l’égard des parents du petit Grégory, les repérages que Marcel aurait effectués devant l’école du garçonnet et leur emploi du temps qui n’a jamais été confirmé.
Ce dernier point a fait l’objet de débats lors de l’audience des époux Jacob. En perquisitionnant leur domicile, les enquêteurs ont trouvé un procès-verbal d’une réunion syndicale qui prouverait que Marcel Jacob était bien au travail, le jour des faits, entre 14h et 17h. "Cela va dans le sens de ce qu’il a toujours affirmé", a lâché Stéphane Giuranna.
Les récentes expertises graphologiques de la lettre anonyme permettant d’affirmer que Jacqueline Jacob est l’auteure d’une lettre de menaces datant de 1984 sont également disponibles et continuent d’être passées au crible.
Le grand-oncle et la grand-tante du petit Grégory, écroués plus de 32 ans après sa mort, ont été remis en liberté. "La cour a pris en considération les éléments que nous avons apportés ce week-end, à savoir les adresses secrètes, une interdiction absolue pour les époux Jacob de communiquer avec les médias, sans quoi leur placement en détention provisoire pourrait être immédiatement ré-ordonné", a annoncé leur avocat au sortir du tribunal ce mardi.
Lire notre dossier sur l’affaire Grégory Villemin.