Sandra Bertin, la policière municipale qui supervisait la vidéosurveillance de la promenade des Anglais le soir de l’attentat de Nice, fait l’objet d’une plainte déposée l’ancien ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve pour diffamation. Elle comparaissait mercredi 7 juin devant le tribunal correctionnel de Paris.
Sandra Bertin, la policière municipale en charge de la vidéosurveillance de la promenade des Anglais où se produisit l’attentat de Nice, le 14 juillet 2016, avait dénoncé la pression et le harcèlement exercés selon elle par le ministère de l’Intérieur. Ces accusations lui ont valu une plainte pour diffamation déposée par le ministre de l’époque Bernard Cazeneuve. Face au tribunal correctionnel de Paris, mercredi 7 juin, elle est revenue sur les faits en maintenant sa version.
Sandra Bertin a rappelé qu’elle dirigeait une équipe d’une centaine de policiers municipaux qu’il a fallu "rassurer, féliciter et accompagner". Elle a ajouté "avoir fait ce qu’elle avait à faire en tant que Niçoise et policière" le soir de l’attentat. Elle a également évoqué avoir été sollicitée par un commissaire de la Direction centrale de la sécurité publique (DCSP) pour établir un rapport "modifiable" des événements.
Selon la policière municipale, deux fonctionnaires de la DCSP ont débarqué dans son bureau pour y rester pendant trois heures. L’entrevue aurait été interrompue à treize reprises par des appels téléphoniques d’un agent "autoritaire" et "pressant", selon toujours Sandra Bertin qui était alors persuadée d’avoir affaire à un membre du cabinet de Bernard Cazeneuve. Mais en réalité, elle conversait avec un autre agent de la DSCP.
Les deux hommes, qui avaient assisté à la rédaction du fameux rapport, ont réitéré à la barre qu’ils n’avaient jamais prétendu faire partie du cabinet de Bernard Cazeneuve. L’un deux a mis les propos de Sandra Bertin sur le compte de la fatigue et de l’émotion consécutives aux événements.
Une polémique est née de ces imbroglios autour de l’attentat de Nice. Patrick Strzoda, à l’époque directeur de cabinet de Bernard Cazeneuve, a lui aussi réfuté toute intention de manipuler les bandes-vidéo. Selon ses explications, son service n’est pas à l’origine de l’enquête. Sandra Bertin doit de nouveau être auditionnée le 16 juin.
Lire notre dossier sur l’attentat de Nice.
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