En France, le nombre de détenus a augmenté de 3 000 personnes en cinq ans. Pour la première fois, la barre des 70 000 a été franchie. Certaines prisons affichent une surpopulation de 200%.
Au total, les prisons françaises ont une capacité de 58 670 places. Le 1er avril dernier, elles accueillent de 70 230, selon les chiffres publiés par le ministère de la Justice. Il s’agit d’un nouveau record. Le taux d’occupation est de 120%, tous types d’établissements confondus. Un taux extrême de 200% est enregistré dans sept prisons. Au total, 1 883 personnes détenues dorment sur des matelas au sol.
Le nombre de personnes détenues dans les prisons françaises a augmenté d’environ 3 000 en cinq ans. Pourtant, au cours de ces cinq ans, le nombre de personnes condamnées est passé de 50 300 en mai 2012 à 49 780 en avril 2017. L’augmentation du nombre de personnes détenues est donc imputable au celui des prévenus, qui est passé de 16 773 à 20 450.
La situation renforce la colère des détenus et du personnel pénitentiaire, qui a entamé ces dernières semaines des mouvements de grève dans plusieurs établissements français. A Fleury-Mérogis, dans l’Essonne, les surveillants qui ont bloqué à la mi-avril l’accès à la maison d’arrêt réclament un désengorgement de l’établissement et des effectifs supplémentaires. La prison est remplie à 160 % de sa capacité et 150 postes de fonctionnaire y sont vacants.
L’Observatoire international des prisons (OIP) a quant à lui dénoncé dans un rapport la "frénésie" sécuritaire depuis les attentats de 2015 en France. La conséquence en est une augmentation de la surpopulation carcérale et une augmentation des violences.
Emmanuel Macron et Marine Le Pen, les deux candidats qualifiés pour le second tour de l’élection présidentielle, se sont prononcés en faveur de la construction de nouvelles places de prison. Le premier en propose 15 000, et la seconde 40 000.
Suivre l’actualité sociale en France.