Foued Mohamed-Aggad, un Strasbourgeois de 23 ans, qui faisait partie du commando de l’attentat du Bataclan aurait fait croire à sa mort afin de cacher son départ de France aux services de renseignements.
Afin d’échapper à l’étroite surveillance des services spécialisés en France, Foued Mohamed-Aggad, un Strasbourgeois de 23 ans aurait feint sa mort, même envers sa propre mère. L’homme qui faisait partie des kamikazes du Bataclan aurait simulé son décès en Syrie. "L’intéressé n’a plus donné de nouvelles à ses proches depuis le 24 août alors qu’il ne restait jamais plus d’une semaine sans les contacter". Ces informations de la DGSI (Direction générale du Renseignement intérieur), faisant l’objet d’un rapport officiel du 12 novembre 2015, ont été dévoilées en détail par le quotidien Libération.
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Les autorités se sont ainsi inquiétées de l’absence de signe de vie de la part de Foued Mohamed-Aggad. En 2014, le djihadiste avait assuré à sa mère que s’il revenait en France "ce serait pour faire un sale truc". Était-il donc en route pour le territoire de l’Hexagone à ce moment-là ? C’est en tout cas la certitude des autorités françaises après un soudain revirement du terroriste du Bataclan. En été 2015, l’homme a en effet changé son discours. "Il y a quelque temps, Foued avait prévenu sa famille qu’il ne rentrerait pas en France, et ce même dans le but d’y commettre des attentats sur ordre, car il ne s’estimait pas encore assez fort pour tomber en martyr", avait écrit la DGSI.
Ce changement d’avis était une politique de détournement destinée à brouiller les pistes, selon les autorités françaises. Ce fameux 24 août, il avait d’ailleurs fait ses adieux à sa famille "ne sachant pas s’il allait revenir vivant ou s’il les reverrait au paradis", rapporte une note du 26 novembre. Seulement, après enquête, il est apparu que le djihadiste était parti pour une opération militaire à la solde de l’État islamique pour au moins deux mois. Il n’avait alors aucune possibilité de contact avec sa famille qui l’a pris pour mort. Les prétendues nouvelles de son décès s’avéraient donc fausses, d’après la DGSI dans son rapport.
D’après les informations du Centre d’analyse du terrorisme, Foued Mohamed-Aggad a d’ailleurs mis ces deux mois à profit pour rejoindre dans le plus grand secret Paris en traversant plusieurs pays d’Europe. Ce serait Salah Abdeslam qui l’aurait ensuite recueilli avec deux autres kamikazes du Bataclan. La suite est tristement évidente, l’homme a perdu la vie en martyr lors des attentats du 13 novembre.
Source : Libération, Europe 1