Les résultats d’une étude du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes montrent que les stéréotypes filles/garçons ont la peau dure à l’école. En cause, la lacune en matière de formation des enseignants et des manuels désuets.
En France, la mixité filles-garçons est obligatoire dans les écoles depuis 1975, ce qui n’empêche pas aux stéréotypes de persister, plus de quarante ans plus tard. Une étude menée par le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) et relayée ce 22 février par Europe 1 atteste que la mixité n’a pas amené l’égalité en milieu scolaire. Les auteurs pointent du doigt le fait que les enseignants ne sont pas suffisamment formés et que certains manuels représentent les femmes comme étant "abonnées aux tâches ménagères".
Selon le HCE, qui a été créé en 2013 pour succéder à l’Observatoire pour la parité, l’école joue un rôle primordial de la construction d’une culture et d’une société égalitaire entre les hommes et les femmes. La question reste délicate, comme l’a démontré le retrait des "ABCD de l’égalité". Il s’agissait d’un programme dont l’objectif était la promotion de l’égalité filles-garçons à l’école et qui avait été abandonné quelques mois seulement après son expérimentation. Ce sont les protestations de l’extrême droite et des opposants au mariage homosexuel qui ont causé le retrait du programme, accusé d’introduire une prétendue "théorie du genre" qui nierait les différenciations sexuelles.
Selon toujours le HCE, les recherches menées en France et à l’étranger indiquent que "les stéréotypes de sexe influencent les pratiques pédagogiques, les évaluations scolaires, les contenus des programmes et des manuels, les interactions avec les enseignants, les sanctions, les orientations des filles et des garçons, etc.".
Les garçons, qui représentent 80% des collégiens punis, sont réputés pour leur indiscipline. Mais ils interprètent "le système punitif comme un moyen d’affirmer leur virilité", des "normes sociales qui impactent le taux d’échec scolaire chez les garçons, surtout les moins familiers" avec l’école, relèvent les auteurs du rapport.
Pour une même note, les enseignants ont tendance à évoquer "les efforts" ou "le travail" d’une fille, mais estiment qu’un garçon "est en dessous de ses capacités", notamment en sciences et maths. Ils sont aussi plus enclins à échanger avec les garçons qu’avec les filles, notamment dans les matières scientifiques.
Si les filles sont interrogées pour rappeler des notions déjà vues, les garçons sont interpellés lors de l’apprentissage de nouveaux savoirs. Par ailleurs, les femmes continuent d’être sous-représentées dans les manuels et les programmes.
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