A partir d’aujourd’hui, chacun d’entre nous est donneur "par défaut" à moins d’avoir exprimé son refus à un don d’organes, de son vivant.
En 2015, pas moins de 21 000 personnes étaient inscrites sur la liste d’attente d’une greffe d’organes, 553 patients en sont décédés faute d’organes disponibles.
A l’occasion d’un décès, le personnel médical demande toujours le consentement des proches avant d’entreprendre un prélèvement d’organes sur un corps. Dans la majorité des cas, la famille s’y oppose surtout lorsque le défunt ou la défunte n’a pas précisé de son vivant son désir de faire don de ses organes.
Pour pallier à ce problème, une loi a été adoptée et prévoit la création d’un registre national du refus. Le texte stipule que tout défunt est naturellement donneur sauf s’il a au préalable, exprimé son opposition. "Le prélèvement d’organes post-mortem peut être pratiqué sur une personne majeure dès lors qu’elle n’a pas fait connaître, de son vivant, son refus d’un tel prélèvement, principalement par l’inscription sur un registre national automatisé prévu à cet effet", note la loi.
Le Pr Olivier Baston de l’agence de biomédecine quant à lui explique que : "l’objectif est de diminuer le taux d’opposition et de faire en sorte que les personnes qui sont réellement convaincues d’une opposition l’expriment le plus simplement possible et que ça soit indiscutable".
L’Ordre des médecins dénonce cette nouvelle mesure sur le don d’organes et redoute "la méfiance des familles". La Fédération des associations pour le don d’organe et de tissus humain (ADOT) quant à elle, s’inquiète que cette mesure risque de "remettre en cause la volonté d’être donneur".