Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent, a bénéficié de la grâce totale du président de la République François Hollande. Elle a été libérée mercredi 28 décembre, au lendemain de son anniversaire. La classe politique a salué le geste du chef de l’Etat.
Âgée de 69 ans, Jacqueline Sauvage subissait la brutalité de son mari pendant de nombreuses années, rappelle Le Figaro. Elle est devenue le symbole des victimes de violences conjugales en France et dans le monde entier. Le président de la République François Hollande lui a accordé la grâce totale qui est un droit régalien du chef de l’État. La sexagénaire a été condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari, à coups de fusils dans le dos, en 2015.
Jacqueline Sauvage a passé la soirée de mercredi 28 décembre, le jour de sa libération, au lendemain de son anniversaire, avec ses filles, en région parisienne. La grâce de François Hollande met "immédiatement fin à sa détention", d’après l’Élysée. C’est d’ailleurs justement pour cela que le droit de grâce existe : pour apprécier les "situations humaines exceptionnelles", selon le communiqué de la présidence.
Les trois filles de Jacqueline Sauvage, qui n’ont cessé de la soutenir, avaient témoigné à charge contre leur père, soutenant avoir été violées et battues, comme l’était leur mère.
Le cas de Jacqueline Sauvage avait ému des associations féministes, des personnalités du monde de la culture, des responsables politiques et des pétitions appelant à sa libération avaient circulé, dont l’une avait recueilli près de 436 000 signatures. François Hollande lui avait accordé une première grâce partielle en début d’année, notamment de la période de sûreté, lui permettant de présenter immédiatement une demande de libération conditionnelle.
Cette première demande de Jacqueline Sauvage avait toutefois été rejetée en première instance, puis en appel. La cour d’appel de Paris avait notamment estimé que la réaction de la mère de famille demeurait "pauvre et limitée puisqu’elle peinait encore à accéder à un authentique sentiment de culpabilité".
Céline Parisot, la secrétaire générale de l’Union syndicale de la magistrature, s’est montrée critique vis-à-vis de la décision de François Hollande. "Déjà, la grâce partielle, ce n’était pas terrible, mais là, la grâce totale, quelques mois après, n’a aucun sens. C’était soit la grâce totale tout de suite, soit rien. Le président de la République passe outre la possibilité donnée à la justice de libérer Jacqueline Sauvage, on se rend compte en fait que c’était un ordre", a-t-elle expliqué.
De nombreuses personnalités ne sont pas de l’avis de la responsable syndicale, à l’image notamment de François Fillon, Arnaud Montebourg, Emmanuel Macron, Manuel Valls, Jean-Christophe Lagarde et Marine Le Pen.
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