La dernière campagne de prévention contre le VIH à destination de la communauté homosexuelle n’a pas plu aux élus locaux. Les maires évoquent en effet la "protection de l’enfant" pour retirer cette campagne mettant en avant des couples d’hommes.
"S’aimer, s’éclater, s’oublier" ou encore "Pour la vie, pour un week-end, pour une fois". Ces slogans ont accompagné la campagne de prévention contre le VIH lancée par le ministère de la Santé. Des élus locaux n’ont pas apprécié cette réclame affichant des couples d’hommes et ont demandé son interdiction. Ils ont appuyé leur décision par des raisons morales. À Compiègne par exemple, le maire Philippe Marini a fait retirer les affiches créées selon lui avec "la volonté de choquer". Elles portaient également atteinte à "la notion de famille" : il était ainsi plus sage de les retirer", cite Le Parisien. De son côté, le maire d’Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza, a défendu la "protection de l’enfance", rapporte BFMTV.
Interrogé par France Info, l’afficheur JCDecaux a déclaré que la question juridique ne s’est pas posée. Selon la société, les affiches sont intégrées dans le domaine public de la ville. Ainsi, le contrat entre JCDecaux et la municipalité, et à charge de l’entreprise prévoit leur retrait immédiat sur demande écrite ou arrêté du maire. Marisol Touraine voit pourtant les choses autrement. Pour la ministre de la Santé, les arrêtés pris par les maires ne sont pas légaux et elle compte les attaquer en justice. "La légalité de mon arrêté est totale. Il vise à protéger l’enfance sur le territoire de ma commune et fait suite à de nombreuses plaintes", a vivement réagi le maire de Chaville Jean-Jacques Guillet face à cette décision de la ministre. Il a poursuivi que la décision reviendra à la justice administrative.
En une semaine, cette campagne d’affichage a fait énormément de bruit. Mais le maire de Chaville a assuré que la campagne allait se terminer avant même que le tribunal ne soit saisi. En l’occurrence, les affiches de la discorde auraient dû disparaître de toutes les villes de France dans la nuit du 22 novembre, souligne JCDecaux.
Pour la santé publique et contre l’homophobie, je saisis la justice après la censure par certains maires de la campagne de prévention du VIH
— Marisol Touraine (@MarisolTouraine) 22 novembre 2016
Le maire d’Aulnay-sous-Bois @brunobeschizza censure la campagne de prévention contre le Sida. Ça s’appelle de l’homophobie. pic.twitter.com/0RvHXSKaUj
— SAINT CLEM’ZER (@PointGreenz) 22 novembre 2016