Ce jeudi 3 novembre, les écoles ont célébré la journée du "Non au harcèlement" des jeunes adolescents. Ils sont 40 % dans l’intervalle d’âge de 11-16 ans à se dire victimes de cyberviolences, telles des insultes, des photos ou vidéos détournées, etc.
Le cyberharcèlement et la cyberviolence peuvent toucher aussi bien les grandes personnes que les enfants. D’après les chiffres enregistrés par Net Écoute, le numéro vert géré par l’association e-Enfance, ce dernier a enregistré en 2015 plus de 4.500 appels provenant de jeunes adolescents. "Près de 40 % des élèves de 11 à 16 ans disent avoir déjà été victimes de cyberviolences", confirme d’ailleurs Catherine Blaya, chercheuse en sociologie de l’Éducation et présidente de l’Observatoire international de la violence à l’école. Outre ces cas de cyberviolences, 6 % des élèves affirment également avoir été victimes de cyberharcèlement. Les écoles sollicitent d’ailleurs de plus en plus l’assistance de Net Ecoute dans le cadre de la sensibilisation des élèves aux usages d’Internet. "Nous n’arrivons pas à répondre à toutes les demandes", regrette la directrice d’école, Justine Atlan.
Comme les enfants de cette génération se connectent de plus en plus tôt, la prévention au cyberharcèlement et à la cyberviolence commencent dès le plus jeune âge, à savoir le CE2. "Des enfants de 7 ou 8 ans jouent déjà en ligne", témoigne Alexandre Saraiva, l’un des intervenants, rapporté par le JDD. D’après lui, dans une classe de 30 élèves, plus de la moitié se trouvaient sur les réseaux sociaux et partageaient des photos sur Instagram ou Snapchat. L’intervenant met d’ailleurs en garde les jeunes contre de possibles captures d’écran.
Le cyberharcèlement ou la cyberviolence prend des formes variées. En classe de primaire, les insultes sont monnaie courante. Tel est le cas pour cette élève de CM1, une nouvelle. Elle reçoit des textos injurieux du genre : "Tu pues", "Tu n’es qu’un sale bébé", "Retourne d’où tu viens !". Il y a également les différentes vengeances avec la capture d’écran des discussions intimes en privés. D’après une enquête francilienne du centre Hubertine-Auclert menée sur les 12-15 ans, une fille sur 11 et un garçon sur 15 ont déjà vu des photos ou des vidéos d’eux modifiées et/ou diffusées sans leur accord. "Les sites incitent beaucoup à se surexposer, analyse Justine Atlan. Car ce que recherchent les ados sur Internet, c’est la popularité. Et ce qui marche a souvent un caractère un peu provocateur, un peu sexué."
Afin de bien protéger les adolescents contre cet acharnement en ligne, les instances qui luttent contre le cyberharcèlement et la cyberviolence conseillent aux parents de paramétrer le compte web de leurs enfants. "Internet doit être un sujet de discussion à la maison. Si vous voulez poser un cadre, mais que vous dites : "Le Net, c’est nul", "Je n’y comprends rien", comment voulez-vous être écouté ?", prévient Victor Portier, intervenant-formateur chez e-Enfance, qui conseille : Discutez avec vos ados, testez les réseaux sociaux, allez voir à quoi cela ressemble…"
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