Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a annoncé la fin des unités de déradicalisation "telles qu’elles existent aujourd’hui". Elles seront remplacées par des "quartiers d’évaluation de la radicalisation".
Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a présenté mardi 25 octobre son plan d’action contre la radicalisation violente en détention. A cette occasion, il a notamment annoncé la fin des "unités dédiées" aux détenus radicalisés, telles qu’elles existent depuis neuf mois, au profit d’une prise en charge davantage axée sur la sécurité.
"Nous allons arrêter ces unités dédiées telles qu’elles existent aujourd’hui", a déclaré Jean-Jacques Urvoas. A la place seront créés six "quartiers d’évaluation de la radicalisation", à Fleury-Mérogis, Fresnes, Osny, Bordeaux et Marseille. Ces quartiers accueilleront 100 détenus, pour quatre mois maximum, précise le Garde des sceaux. Autre mesure de ce plan de sécurisation des prisons : la création d’équipes de sécurité pénitentiaire, qui seront armées lors des missions extérieures. "Leur mission sera d’assurer la sécurité en détention ou lors des extractions", précise le ministère. Une sous-direction de la sécurité pénitentiaire verra par ailleurs le jour en février 2017. Le plan du ministre de la justice prévoit également d’isoler les quelques 300 profils identifiés comme les "plus durs". Ces derniers seront soumis à un régime de détention particulièrement sévère, proche de l’isolement.
"Des équipes de sécurité vont être créées : leur mission sera d’assurer la sécurité en détention ou lors des extractions" @JJUrvoas#prison pic.twitter.com/6ZJu5uRmSn
— Ministère Justice (@justice_gouv) 25 octobre 2016
Jean-Jacques Urvoas prévoit de présenter sa réforme pénitentiaire à l’Assemblée nationale et au Sénat en février 2017. L’objectif prioritaire de ce train de réforme est la sécurité des prisons. Le ministre a ainsi annoncé que le budget pour 2017 y consacrerait 58,6 millions d’euros. D’autre part, le regroupement des détenus sera encouragé. Cette mesure permettrait, selon le Garde des Sceaux, des "détentions plus apaisées" ainsi qu’une réduction du risque de "prosélytisme" à l’intérieur des établissements pénitentiaires. Enfin, il a déclaré que "51 recrutements sont prévus en 2017 pour le renseignement pénitentiaire, portant ainsi l’effectif total à 237 postes".
Selon les comptes du ministre de la Justice, "il y a aujourd’hui 349 détenus sous la dénomination malfaiteurs terroristes, dont 31 femmes et 18 mineurs". Au total, "1 336 détenus pour l’essentiel de droit commun sont identifiés comme radicalisés". Ils étaient 700 l’an dernier.
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