Une circulaire du ministère de la fonction publique adressée aux ministres, aux préfets de région et de département et aux directeurs généraux des agences régionales de santé, prie les fonctionnaires d’utiliser et de parler correctement le français dans le cadre de leur travail.
Selon une information exclusive de 20 Minutes, le ministère de la fonction publique veut rehausser l’utilisation du français dans les administrations publiques. Une circulaire sur "L’emploi de la langue française dans la fonction publique" a été relayée début octobre pour faire un rappel et sensibiliser tous les fonctionnaires.
La circulaire souligne que les agents de la fonction publique, au nombre de plus de 5 millions, "ont un devoir d’exemplarité". Outre ce devoir d’exemplarité, les fonctionnaires ont également l’obligation de parler correctement le français dans toutes les circonstances : "dans le cadre de leur travail, des relations avec les différents interlocuteurs français ou étrangers, de la production de rapports, des outils de communication et d’information, […] des relations avec les usagers". Annick Girardin, la ministre de la fonction publique explique que la démarche vise à rehausser la langue française. "Les anglicismes sont omniprésents dans le monde du travail, et la fonction publique n’est pas épargnée. Ni les cabinets ministériels, ni les ministres eux-mêmes", a-t-elle déploré sur 20 Minutes. "Dans la fonction publique, en France et dans les échanges internationaux, je constate régulièrement que des francophones s’expriment en anglais même quand il y a des traducteurs", a-t-elle ajouté.
Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT Fonctions publiques, reconnaît également l’existence du phénomène. "Sur certains sujets, il est facile de se laisser aller à l’usage de l’anglais ou des anglicismes. Le langage courant au travail en est imprégné, en particulier avec l’esssor du numérique", a-t-elle expliqué. Mais les problématiques diffèrent selon les fonctions. "Le problème se pose surtout au niveau des organisations internationales", estime Alexandre Wolff, responsable de l’observatoire de la langue française. "Dans les situations de communication officielle, comme les réunions formelles, où la présence d’interprète traducteurs est obligatoire, les agents de la fonction publique francophones s’expriment en français, à de très rares exceptions", a-t-il souligné.