Le gouvernement veut changer la situation actuelle où il n’existe que des seuils substance par substance. La ministre de la Santé Marisol Touraine a d’ailleurs estimé que la définition des perturbateurs endocriniens proposée par la Commission européenne en juin était insatisfaisante.
Alors que l’ONG Générations Futures a pointé dans une étude la présence de résidus de pesticides dans des marques de mueslis aux fruits, la ministre de la Santé Marisol Touraine a réagi. "Nous avons décidé, avec Stéphane Le Foll et Ségolène Royal, de saisir l’Anses (l’agence publique chargée de la sécurité alimentaire, ndlr) afin de lui demander de nous proposer des critères pour mettre en place une limite maximale globale pour tous les pesticides présents dans l’alimentation, comme ce qui est fait aujourd’hui pour l’eau", a-t-elle déclaré pendant la séance de questions au gouvernement au Sénat.
Depuis 2008, un règlement européen détermine au niveau de toute l’Union des "limites maximales de résidus" (LMR). Il s’agit des niveaux maximaux de concentration de résidus de pesticides autorisés légalement dans les denrées alimentaires et les aliments pour animaux. D’après la ministre de la Santé citée par Europe1, la définition des perturbateurs endocriniens proposée en juin par la Commission européenne était "trop restrictive" donc insatisfaisante.
Marisol Touraine a reçu il y a quelques jours à Paris le commissaire européen à la Santé, le Lituanien Vytenis Andriukaitis. "Je lui ai indiqué (...) que nous souhaitions que la définition adoptée à Bruxelles aille plus loin que ce qui était actuellement envisagé", a affirmé la ministre. Le projet de définition consiste à qualifier de perturbateur endocrinien toute substance ayant des effets indésirables sur le système hormonal. Il requiert toutefois des "preuves scientifiques pertinentes" afin d’établir le lien entre le produit incriminé et les effets observés. Les défenseurs de l’environnement ne l’ont pas bien pris. Selon eux, ils bafouent le principe de précaution en exigeant un niveau de preuve trop difficile à atteindre.