Ségolène Royal, la ministre de l’Ecologie, avait estimé que les règles démocratiques n’avaient pas été respectées sur le dossier de Notre-Dame des Landes. La ministre charge cette fois-ci le Premier ministre Manuel Valls en le mettant en garde sur "l’usage de la violence".
"L’évacuation, c’est pour cet automne. Ça se fera". Manuel Valls est déterminé à en croire Ouest France qui l’a interrogé sur la Zone à Défendre (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes. Le Premier ministre a répondu aux questions du quotidien après la sortie de sa ministre de l’Environnement Ségolène Royal, qui s’était dite lundi défavorable "à l’évacuation par la violence de la ZAD". Ce jeudi, la ministre persiste et signe sur France 2.
Ségolène Royal s’est toujours opposée au lancement du chantier. Elle met aujourd’hui en garde l’exécutif contre le risque d’une nouvelle bavure policière qui pourrait être fatale en cette fin de quinquennat. "Je pense que la situation est tellement bloquée que ce serait faire prendre un grand risque, non seulement aux gendarmes mobiles pour évacuer ce site mais aussi à ceux qui occupent le site, même si c’est illégalement", estime la ministre. "Moi, Je ne renonce jamais à obtenir des résultats par la non-violence, et je crois que c’est ça qu’il faut viser", poursuit-elle. "Aujourd’hui jamais une situation de blocage ne serait possible, car j’ai réformé les méthodes de discussion et de décision pour qu’elles soient plus démocratiques et que rien ne soit caché et que les citoyens soient associés aux décisions qui les concernent", précise Ségolène Royal, pour se démarquer de l’approche musclée revendiquée par Manuel Valls.
Ségolène Royal se montre intransigeante et rappel que le gouvernement a déjà fait face aux violences. "Il y a déjà eu un mort à Sivens, vous le savez, au cours de l’évacuation déjà. Moi je ne veux pas connaître cela une deuxième fois dans notre pays", a-t-elle martelé. "Il y a eu pendant les manifestations contre le 49-3 un jeune qui a perdu l’usage de ses yeux à Rennes. Donc je crois qu’il y a suffisamment de violences", renchérit-elle. "Il y a le problème du terrorisme, les forces de l’ordre sont extrêmement mobilisées. On ne va pas en plus leur faire prendre des risques pour un ouvrage qui n’est plus, on le sait maintenant, ni adapté à la situation, ni aux règles en vigueur", assène la ministre.
Des milliers d’opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes s’étaient rassemblés samedi sur la ZAD pour démontrer que leur volonté restait intacte en dépit de l’autorisation des travaux et de rumeurs grandissantes sur leur évacuation par les forces de l’ordre.