Le Dalaï-Lama Tenzin Gyatso entame lundi en France une visite de sept jours : deux jours à Paris suivis de quatre jours à Strasbourg, avec un programme quasi exclusivement spirituel. Il s’agit de sa première visite depuis cinq ans.
Cela faisait cinq ans que la communauté bouddhiste en France attendait sa venue. Le Dalaï-Lama débute ce lundi 12 septembre une visite d’une semaine à Paris et Strasbourg. Aucune rencontre avec des responsables gouvernementaux n’est prévue afin d’éviter tout incident diplomatique avec la Chine, fait-on savoir dans les couloirs de l’Elysée.
Le quatorzième Dalaï-Lama, prix Nobel de la paix en 1989, passera deux jours à Paris puis quatre jours à Strasbourg, pour un programme non pas politique mais exclusivement spirituel. Il vient en France à l’invitation de la fédération du bouddhisme tibétain. Aussi, aucune rencontre avec François Hollande ou Manuel Valls n’est au programme. En réalité tout déplacement de Tenzin Gyatso est suivi de près par la Chine, qui l’accuse de lutter pour l’indépendance du Tibet et condamne chacune de ses rencontres avec les dirigeants étrangers. Néanmoins, le Dalaï-Lama sera reçu par les parlementaires français au Sénat, à l’invitation du groupe d’information pour le Tibet au Sénat, présidé par Michel Raison (Les Républicains).
Depuis qu’il a renoncé en mars 2011 à toute responsabilité politique, le Dalaï-Lama multiplie les déplacements loi de sa résidence indienne de Dharamsala, où il vit en exil. "Il a dit qu’il s’occuperait principalement de trois choses maintenant : promouvoir les valeurs humaines, l’harmonie entre les religions et poursuivre le dialogue avec la science", a expliqué Matthieu Ricard, son interprète. En France, il donnera des enseignements, conférences et rencontres sur la spiritualité, les sciences, l’écologie ou encore la culture tibétaine.
Signe de la méfiance des autorités chinoises, même le pape avait préféré ne pas rencontrer le Dalaï-Lama en décembre 2014, alors qu’il était de passage à Rome. Comme l’expliquait La Croix, le souverain pontife craignait des "retombées sur la minorité catholique chinoise que pourrait avoir une telle rencontre". Cette communauté étant "très surveillée et souvent réprimée" en Chine, selon le quotidien catholique.