Humiliation, injustice liée à leur sexe, façon de s’habiller… de nombreuses femmes sont victimes de propos sexistes dans les entreprises. Un phénomène que le gouvernement veut éradiquer.
Dans le but de lutter contre les comportements "nichés dans notre inconscient collectif", la ministre des Droits des femmes Laurence Rossignol mène ce jeudi une campagne destinée à lutter contre les comportements sexistes dans les entreprises. Il s’agit plus précisément d’une campagne "culturelle" contre les stéréotypes avec le soutien d’associations et de personnalités. Un sondage commandé par le ministère des Droits des femmes au CSA a révélé que 40 % des femmes interrogées ont été un jour victimes d’une humiliation ou d’une injustice liée à leur sexe. À cela s’ajoutent les critiques sur la façon de s’habiller.
Selon Brigitte Grésy, secrétaire générale du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (CSEP), le sexisme, "dénié y compris dans les mots", engendre "beaucoup de dégâts" chez les femmes, car il entame la confiance qu’elles ont en elles. Elle a ajouté que sous couvert de "bienveillance", les femmes estimées comme douces, compréhensives et souriantes sont rattachées aux postes dans les ressources humaines, la communication. En revanche, les hommes se trouvent dans les domaines dits "durs" comme la stratégie, la finance. Isabella Lenarduzzi, entrepreneure sociale a ajouté qu’en France, "les femmes sont toujours vues comme plus légitimes dans la sphère familiale que professionnelle".
Le Point rapporte l’expérience amère de Stéphanie, victime de ce sexisme ordinaire entre réflexions machistes, regards déplacés ou encore reproches sur son travail. "J’étais en apnée, je craignais toujours d’être jugée, je ne me suis jamais sentie à ma place", a-t-elle raconté au quotidien. "Ils étaient très vigilants dans les écrits, mais, lors des entretiens, on me reprochait par exemple d’être, en tant que femme, trop friable", a-t-elle poursuivi. La jeune femme a perdu confiance en elle en doutant de ses compétences et se repliant sur elle. Par ailleurs, elle a dû sacrifier sa vie de famille en attendant de changer de travail pour avoir des enfants.
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