La Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF) a publié une analyse mettant en évidence le désintéressement des pères par rapport au congé parental malgré la grande réforme qui touche ce domaine.
La réforme du congé parental, entrée en vigueur le 1er janvier 2015, avait pour but de faire bénéficier les pères de famille d’un congé plus long pour qu’ils aient plus de temps afin de s’occuper de leurs enfants. Cette tâche a été longtemps réservée uniquement aux mères. Cette prestation partagée d’éducation de l’enfant (Prépare) devait initialement encourager les papas à prendre des congés parentaux.
Seulement, la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF) avait relevé dans sa publication que les pères de famille ne sont pas très friands du congé parental. Au contraire, les papas ont tendance à éviter d’en prendre, rapporte le site de 20 Minutes. Durant l’année 2016, le nombre de pères qui ont pris ce type de congé a même nettement diminué (-7,6 % par rapport à 2014).
Le dispositif a été mis en place en 2015 et n’en est qu’à son début, ce qui pourrait expliquer ce dédain des pères vis-à-vis du congé parental, mais elle parait beaucoup trop faible. "On note un véritable décollage [de la part des hommes dans le dispositif], mais on part de bien trop bas", a remarqué Bernard Tapie, directeur des études de la CNAF, au moment de la présentation officielle de cette analyse.
Le responsable de la CNAF avait par ailleurs expliqué que cette baisse de la prise de congé parental est fonction de nombreux paramètres. "Plusieurs pistes sont envisagées pour expliquer cette diminution, telles que la baisse de la natalité, la dégradation du niveau de vie, voire la défection du congé parental", a étayé Bernard Tapie. Pour le syndicat Force ouvrière, avait annoncé dans un communiqué que les parents ne prennent pas de congé parental pour des raisons économiques. "Les couples ne peuvent pas se permettre de laisser celui qui gagne le plus s’arrêter (le plus souvent le père), faute de modes de garde accessibles, le congé est alors soit écourté, soit poursuivi sans allocations", a constaté le syndicat.
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