Non aux violences ! Tel est le message qu’ont voulu faire passer ces 2000 Chinois qui ont défilé dans les rues de la ville de Seine-Saint-Denis. Leur requête ? Plus de protection de la part de l’état suite à l’agression mortelle de Zhang Chaolin.
Le meurtre barbare de Zhang Chaolin a fait sortir la communauté chinoise de ses gonds. Dimanche 21 août, les rues d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) ont été le théâtre d’une grande manifestation qui a rassemblé près de 2000 Chinois. Ces derniers réclament des mesures de sécurité renforcées de la part de l’État et étalent au grand jour leur agacement par rapport aux violences répétées dont ils se disent victimes. "Les agressions sont fréquentes, mais comme on ne parle pas bien français, on ne porte pas plainte. Et puis on travaille, on n’a pas le temps pour ça", a expliqué Cai Jiang, 26 ans, employé dans un bar-tabac à Paris.
D’après les statistiques obtenues auprès de la police, les violences visant la communauté chinoise à Aubervilliers ont triplé en à peine une année. Pour lutter contre ces agressions, le commissariat a finalement obtenu des renforts et une étudiante franco-chinoise a été recrutée afin d’aider à mieux traduire les plaintes des victimes. La préfecture de la ville a également promis d’étendre le système de vidéosurveillance.
Sur les banderoles des manifestants, nous pouvions lire : "J’étais Charlie comme vous. Je suis Chaolin, où êtes-vous ?". La raison à ces agressions contre la communauté chinoise proviendrait du fait que les travailleurs y détiennent de l’argent liquide. Ces personnes sont donc des "proies faciles" constate la maire PCF de la ville, Meriem Derkaoui.
L’exaction est telle auprès de la communauté chinoise qu’à la fin de la manifestation, un voleur présumé à la tire a failli être lynché par la foule. Heureusement, il a réussi à être exfiltré par des gendarmes mobiles qui ont dû faire usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule. "On fait appel à l’État, car on est des citoyens français, même si on ne se sent pas assez considérés comme tels", a déploré Marina, 23 ans, une autre habitante d’Aubervilliers. Pour rappel, Zhang Chaolin, un couturier de 49 ans, a été agressé le 7 août par trois hommes. Les malfaiteurs voulaient voler le sac d’un ami qui était également d’origine chinoise. Zhang Chaolin est décédé le 12 août des suites de ses blessures.
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