Un Gambien, qui a fait une demande d’asile politique, a trouvé un moyen original pour échapper à une reconduite à la frontière. Il a écopé de deux mois de prison ferme.
Le Gambien qui se dit opposant politique dans son pays et qui a déposé une demande d’asile se prénomme Bubaccar et est âgé de 34 ans, rapporte L’Express. Il a déchiré les pages de son passeport où figurent son nom et sa photo pour éviter d’être expulsé. Arrivé en France il y a deux mois, il devait être rapatrié lundi dernier, mais s’est vivement opposé à sa reconduite à la frontière.
Selon le procureur de la République de Toulouse, l’homme se trouvait dans un état d’ "extrême tension" et ne voulait absolument pas monter dans l’avion qui le ramenait en Gambie. Au moment de l’embarquement, alors qu’on lui demande son passeport, il s’en est saisi pour avaler les pages. Le commandant de bord refuse de l’embarquer, mettant en avant la sécurité des autres passagers. Pour finir, il a insulté et craché sur les forces de police.
Dans l’incapacité de récupérer les pages avalées, les forces de l’ordre le gardent à l’aéroport en attendant de tirer l’affaire au clair. L’homme s’est fait interpeller le weekend dernier dans la banlieue de Toulouse. Mardi dernier, il avait donc rendez-vous avec la justice, à Toulouse, où il était jugé en comparution immédiate.
Son avocate, Maître Françoise Monestier, a articulé sa défense autour du casier vierge de son client ainsi que de sa sécurité compromise en Gambie, en tant qu’opposant politique. "Il avait lancé dès son arrivée en France une procédure de demande d’asile politique toujours en attente d’une décision", argumente l’avocate.
La demande d’asile politique du Gambien n’avait pas abouti faute de preuves concrètes de son engagement politique en Gambie. Mardi, le procureur a requis deux mois de prison ferme son encontre. Dans son délibéré, le juge a suivi la recommandation du procureur. Pour son avocate, cette peine est logique dans le cadre d’une soustraction à l’exécution d’une mesure de reconduite à la frontière.