La Dépakine aurait été largement prescrite aux femmes enceintes avant 2014, selon une étude que le ministère de la Santé chercherait à dissimuler. Le nombre de victimes est estimé à près de 30 000 depuis 1967.
C’est au Canard Enchaîné que l’on doit cette information exclusive : le ministère de la Santé chercherait à cacher une étude alarmante sur la Dépakine, le médicament antiépileptique mis en cause dans des malformations du fœtus qui aurait largement été prescrit aux femmes enceintes avant 2014. Début 2016, l’Inspection générale des affaires sociales établissait un lien de cause à effet entre la Dépakine et des malformations congénitales sur 425 enfants nés entre 2006 et 2014, rappelle L’Express.
Le ministère de la Santé dément l’accusation du Canard Enchaîné. Le premier volet de l’étude sera présenté à l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant (Apesac) le 24 août prochain, selon une source ministérielle.
Menée conjointement par l’Agence du médicament (ANSM) et la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAMTS). Le plan d’action qui en découle devrait être rendu public début septembre, selon toujours le ministère de la santé qui n’a pas commenté les chiffres publiés par le Canard Enchaîné.
La Dépakine est commercialisé en France par Sanofi depuis 1967. Le médicament est aussi commercialisé sous forme générique par d’autres fabricants. Il contient du valproate de sodium, une substance accusée depuis plusieurs années à cause d’un risque estimé à 10% de malformations des fœtus, mais également d’un risque plus élevé de retards intellectuels, de difficultés à marcher, ainsi que de cas d’autisme, qui peuvent atteindre jusqu’à 40% des enfants exposés.
En 2014, l’Apesac avait accusé Sanofi et le ministère de la Santé d’avoir mis du temps à régir. La Dépakine était prescrite à 93 000 femmes en âge de procréer, dont 37 000 pour épilepsie et 56 000 pour des troubles bipolaires. L’Agence européenne des médicaments (EMA) avait clairement recommandé de limiter les prescriptions. Le nombre de victimes est évalué à près de 30 000.