Alors que la maladie de Lyme est en forte expansion en France, des médecins en appellent à la ministre de la Santé Marisol Touraine pour une mobilisation au sujet de ce fléau qui erre dans les hôpitaux.
La situation est alarmante au sein des hôpitaux. "Il y a urgence", ont scandé une centaine de médecins à Marisol Touraine. De plus en plus, ces derniers sont confrontés à des malades qui rôdent depuis des années d’hôpital en hôpital. Les patients, souvent paralysés ou souffrant de douleurs musculaires et articulaires, sont en réalité atteints de la maladie de Lyme chronique, transmise par les tiques. Cette pathologie n’est pas reconnue en France et la Sécu refuse de la prendre en charge. En conséquence, elle est mal soignée.
Pour marquer leur inquiétude, une centaine de médecins ont publié cette semaine dans L’Obs une demande d’aide au ministère de la Santé pour le financement dans la recherche de nouveaux tests de la maladie de Lyme. Les tests de diagnostic existant aujourd’hui sont non-fiables. "Je ne vois que ça, des faux diagnostics ! Et, pendant ce temps, leurs symptômes s’aggravent", a dénoncé Pr Péronne cité par BFMTV dans ses colonnes de ce mercredi. Selon ce médecin, certaines personnes finissent par se suicider en évoquant un scandale sanitaire. Les médecins exigent en outre la prise en compte "de la détresse morale majeure, mais aussi socio-professionnelle de ces patients en errance diagnostique depuis plusieurs mois ou années". Dans la foulée, l’aboutissement d’un "nouveau consensus thérapeutique" et "la création d’unités hospitalières spécialisées" sont indispensables selon eux dans leur missive adressée à la ministre de la Santé Marisol Touraine.
Au total, 27 000 nouveaux cas chaque année sont officiellement recensés en France. Toutefois, l’association de malades en colère "Lyme sans frontières" estime que ce chiffre serait dix fois plus important que la réalité. Dans l’attente d’une action concrète, le ministère de la Santé a annoncé fin juin qu’il mettrait en œuvre en septembre un plan d’action national contre la maladie de Lyme. De leur côté, près de 250 patients vont déposer une plainte contre des laboratoires pharmaceutiques. Ces derniers auraient commercialisé des tests qui n’ont pas permis de diagnostiquer la maladie.
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