Me Frank Berton, l’avocat de Salah Abdeslam, plaidera aujourd’hui contre la vidéosurveillance permanente du détenu réputé le plus dangereux de France. Ce dispositif constitue une atteinte à ses droits fondamentaux, selon son avocat.
Le dispositif de vidéosurveillance de Salah Abdeslam a été autorisé par un arrêté gouvernemental daté du 9 juin 2016, rappelle le site 20minutes.fr. Il s’agit d’un dispositif constituant une atteinte aux droits élémentaires de son client, selon Me Frank qui assure la défense du prisonnier jugé le plus dangereux de France et seul djihadiste des commandos des attentats du 13 novembre 2015 encore en vie.
Début juillet, le député Les Républicains Thierry Solère a rendu visite à Salah Abdeslam en prison. Il a pu visionner par la même occasion des images de ses conditions de détention à la prison de Fleury-Mérogis. L’élu en a fait un récit détaillé, du brossage de dents à la prière du prisonnier.
Dans une lettre au Garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, l’avocat de Salah Abdeslam dénonçait l’attitude du député qui n’a "trouvé rien de mieux à faire qu’à sa sortie une conférence de presse pour raconter ce qu’il a vu, comme s’il s’était promené au zoo de Vincennes".
Salah Abdeslam a demandé à la justice de prendre des "mesures d’urgence" pour "mettre un terme à cette atteinte manifestement grave et illégale à sa vie privée", en particulier de suspendre la décision ministérielle du 17 juin qui ordonne sa mise sous vidéosurveillance 24 heures sur 24 et pour trois mois.
Salah Abdeslam remet également en cause un arrêté initial pris par le ministre de la Justice le 9 juin dernier. L’arrêté en question permet la mise en place d’un dispositif de vidéosurveillance pour prévenir l’évasion ou le suicide de détenus placés à l’isolement. Selon lui, cet arrêté est illégal au regard notamment de l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’Homme sur le droit au respect de la vie privée.
Me Franck Breton par ailleurs indiqué avoir déposé une assignation au civil au Tribunal de grande instance de Nanterre contre le député Thierry Solère pour atteinte à l’intimité de la vie privée. Il demande un euro de dommage et intérêts.