Alors que le ministère public a préconisé de renvoyer l’ancienne ministre de l’Economie Christine Lagarde devant la Cour de justice de la République, celle qui est accusée de "négligence" affirme qu’elle a toujours agi de bonne foi.
La Cour de cassation a examiné vendredi 1er juillet le recours de la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, contre son renvoi en justice pour négligence dans l’affaire de l’arbitrage Tapie. L’avocat général a "malheureusement" préconisé le rejet de son pourvoi. Mais la haute juridiction ne rendra sa décision que le 22 juillet prochain.
Jeudi, l’ancienne ministre tente de se justifier. "J’ai toujours agi de bonne foi et en accord avec la loi et j’ai toujours eu l’intérêt public en tête", a-t-elle déclaré lors d’un entretien exclusif accordé à l’AFP, à Washington. "Ce n’était pas dans mes compétences de sélectionner les juges arbitres, d’enquêter sur leur passé et leurs antécédents et je n’avais aucune raison, étant donné leur réputation, de douter de leur probité et de leur honnêteté", a-t-elle assuré. Tout en se disant concentrée sur sa mission à la tête du Fonds, Christine Lagarde a assuré qu’elle exposerait "clairement ces arguments" à la justice si elle était renvoyée au tribunal comme l’a requis le ministère public.
Pour rappel, Christine Lagarde est mise en cause pour avoir choisi de recourir à une procédure d’arbitrage pour régler le vieux contentieux entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais sur la vente d’Adidas, alors qu’elle était ministre de l’Economie. La Cour de justice de la République lui reproche le délit de "négligence" dont a résulté un détournement de fonds publics, soit les 404 millions d’euros accordés en 2008 à Bernard Tapie par un arbitrage pour régler son vieux contentieux avec l’ancienne banque publique du Crédit Lyonnais. Ce délit peut être puni d’un an de prison et 15 000 euros d’amende.
Christine Lagarde devrait comparaître devant l’instance qui juge les délits commis par les membres d’un gouvernement en exercice.