Antenne Réunion
Le bac 2016 est aussi touché par la question de la radicalisation. Plusieurs correcteurs des épreuves d’Histoire assurent avoir reçu pour consigne de faire remonter des propos radicaux repérés dans les copies.
La consigne de faire remonter les "propos djihadistes" a été envoyée à certains correcteurs du baccalauréat par l’Inspection générale d’histoire-géographie (IG HG), rapporte Europe 1 qui cite le syndicat Snes-FSU. "Bac2016, consigne de l’IG d’HG aux correcteurs : faire remonter les propos antisémites, racistes et djihadistes trouvés dans les copies", a relayé le principal syndicat du secondaire, dans un tweet repéré par Le Monde.
"Les enseignants sont des fonctionnaires responsables et compétents qui n’ont pas besoin d’appel à la délation pour accomplir leur travail", s’indigne le SNES-FSU. Pour les correcteurs, il ne leur revient pas d’alimenter les fichiers classés "S". La consigne demande également de donner l’identité des candidats au baccalauréat.
Les enseignants sont des fonctionnaires responsables & compétents qui n’ont pas besoin d’appel à la délation pour accomplir leur travail 2/2
— SNES-FSU (@SNESFSU) 22 juin 2016
L’entourage de la ministre de l’Éducation nationale Najat Valaud-Belkacem assure qu’il ne s’agissait pas d’une demande officielle. Les inspecteurs en question auraient "peut-être péché par excès de zèle, faisant preuve de maladresse dans leurs conseils" pour aider les enseignants à corriger les sujets, potentiellement polémiques cette année : l’Histoire du Proche et Moyen-Orient, la seconde guerre mondiale ou encore la guerre d’Algérie.
Il est impossible de savoir si les propos djihadistes sont nombreux ou pas. Selon les témoignages cités par Le Monde, s’ils sont quasi-inexistants dans certaines académies, ils peuvent être un peu plus présents dans d’autres. "C’est rare mais ça peut arriver : on peut être confronté à un argumentaire xénophobe, un propos hostile aux juifs ou aux immigrés, mais aussi anti-américains, anti-européen… Le correcteur fait comme il peut, en son âme et conscience", en mettant une note basse pour "hors sujet" par exemple, explique une enseignante.