Dans le cadre des attentats terroristes, plus d’un Français sur deux serait favorable à la mise à la torture des djihadistes, selon un sondage de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat).
Les statistiques alarmantes autour de la torture
Zéro tolérance contre le terrorisme, c’est actuellement le mode de pensée de plus d’un Français sur deux. D’après les enquêtes menées par l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) à l’occasion de son rapport annuel sur le phénomène tortionnaire dans le monde, plus de la moitié des Français considèrent l’acte de torture contre les terroristes comme une sentence justifiée. En détail, 54 % des Français sondés reconnaissent comme justifié le fait qu’un policier utilise les décharges électriques contre un présumé terroriste dans le but de le faire parler. Une hausse des statistiques alarmantes sachant qu’en 2000, ils n’étaient que 34 % à adhérer à cette forme de torture.
"On se doutait qu’il y avait une acceptation de plus en plus grande de la torture, dans le contexte de la montée du terrorisme, mais on ne se rendait pas compte que l’évolution était aussi dramatique", a déclaré le délégué général de l’Acat, Jean-Etienne de Linares sur le Figaro.
Flou total sur le phénomène de torture en France
Ce phénomène d’acceptation de la pratique de la torture dite "torture d’état" va de pair avec un total manque de connaissance sur la situation tortionnaire. "Les Français ne se rendent pas compte qu’un État sur deux est un État tortionnaire qui utilise au quotidien ces méthodes pour opprimer ses opposants et faire avouer des suspects de droit commun", a fait valoir l’Acat.
Les auteurs du rapport pointent du doigt ces actes de tortures appliqués surtout par des membres des forces de l’ordre mal payés et mal formés. Par ailleurs, les prisonniers sous la torture ne sortent pas forcément des informations fiables. En effet, le but premier des tortionnaires est l’amenuisement de toute velléité chez les opposants par une démonstration de leurs forces. Ils ont rarement un quelconque intérêt de la recherche de la vérité. "Faire taire et non pas faire parler. Une redoutable efficacité dès lors qu’il ne s’agit pas d’obtenir des renseignements, mais d’écraser toute velléité de révolte", rappelle notamment l’Acat.
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