"Si vous n’avez pas l’honnêteté et le courage politique de me répondre, je vous tuerai", avait écrit Bernard Jeault à l’attention du président de la République française François Hollande. Ce retraité a été condamné ce mardi à un mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Bayonne.
Menaces de mort contre François Hollande
C’est un retraité bien insolite que le tribunal correctionnel de Bayonne dans les Pyrénées-Atlantiques a dû juger ce mardi 7 juin. Bernard Jeault, un ancien dentiste de 81 ans, a été condamné à un mois de prison avec sursis pour des menaces de mort proférées contre François Hollande.
"Si vous n’avez pas l’honnêteté et le courage politique de me répondre, je vous tuerai", avait-il écrit le 7 mars 2015 dans un courrier adressé en recommandé au président de la République française. Lors de l’audience, le ministère public avait requis une peine de deux ans d’emprisonnement avec sursis contre celui que les gens surnomment le "dentiste des pauvres".
Le dentiste des pauvres
Il faut dire que Bernard Jeault a donné du fil à retordre à la justice par rapport à ses antécédents. L’octogénaire avait déjà été radié à vie par le Conseil de l’ordre des chirurgiens-dentistes en 1976. La raison ? L’homme voulait dispenser des soins gratuits aux plus démunis. La radiation a été effective pour "concurrence déloyale". Toujours autour de cette histoire de médecine, l’octogénaire aurait financé sa clinique dentaire pour les plus pauvres avec des chèques sans provision.
Un possible conflit d’intérêts pour Bernard Jeault
Ces chèques, Bernard Jeault les avait émis quand il était encore conseiller général du canton d’Autun-Nord, en Saône-et-Loire, en 1973 pour le parti socialiste. Il avait été ensuite exclu du parti au lendemain de sa condamnation pour cette fraude. L’affaire se corse quand Bernard Jeault découvre que le président de la Commission nationale des conflits du PS de l’époque qui avait tranché son exclusion était également un membre du Conseil de l’ordre des chirurgiens-dentistes.
Des sollicitations au PS qui n’ont jamais été répondues
S’interrogeant alors sur un possible "conflit d’intérêts " lors de ces délibérés ayant "ruiné sa carrière", Bernard Jeault écrit alors une lettre ouverte à François Hollande, en 2013. Comme le chef d’État n’avait pas répondu à cet appel, "le dentiste des pauvres"s’est tourné vers Harlem Désir puis son successeur à la tête du PS Jean-Christophe Cambadélis, mais en vain. Furieux de ne pas être écouté, Bernard Jeault a finalement décidé d’envoyer ces menaces de mort à l’attention de François Hollande. "Je ne suis dangereux ni pour le président, ni pour moi-même, ni pour personne. Je souhaite simplement que François Hollande, qui m’avait félicité pour mon travail avant d’être élu, me réponde. Et j’irai jusqu’au bout", a déclaré Bernard Jeault sur le Figaro.
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