La décision du gouvernement d’adopter l’article 49-3 pour faire passer la loi Travail a enragé le peuple. Des milliers de manifestants dans tout le pays ont laissé échapper leur sentiment de dégoût, de colère et à la fois d’impuissance.
"Tout le monde emmerde le 49-3"
À Paris, la préfecture de police annonce quelque 500 personnes réunies dans le cadre du mouvement Nuit Debout devant l’Assemblée nationale ce mardi soir. Les manifestants criaient "tout le monde emmerde le 49-3". "Nous sommes au-delà de la trahison. C’est lamentable. Nous sommes entrés dans une dictature démocratique", a sorti John, qui est descendu dans la rue depuis plusieurs mois pour protester contre ce projet de loi travail. Sous une pluie abondante, des manifestants dont des élus du Parti de Gauche se tenaient face aux CRS. "En ayant recours à ce 49.3, le parlement est muselé. La démocratie est donc ici en attendant d’avoir une sixième République", a crié Danielle Simonnet, conseillère de Paris sur le récit de 20 Minutes.
#LoiTravail #49.3 Très important dispositif policier devant l’#AssembléeNationale pic.twitter.com/wLxoiy7ec8
— Romain Lescurieux (@RLescurieux) 10 mai 2016
Pas question d’abandonner
La tension est montée d’un cran. Vers 19h, les forces de l’ordre tentent de repousser les manifestants le plus loin du Palais Bourbon en tirant des fumigènes. Dans les rangs, les cris comme "Libérez le Parlement", "Hollande démission" résonnaient dans la foule. "J’ai connu des moments difficiles dans la mobilisation sociale. Mais jamais à ce point", s’indigne Françoise, 58 ans. La quinquagénaire compte poursuivre le combat jusqu’à la fin du quinquennat. Elle n’est pas la seule à vouloir lâcher prise, car de nombreux manifestants ont aussi l’intention de continuer jusqu’au bout.
#LoiTravail La police continue de pousser les manifestants le plus loin possible de l #AssembléeNationale pic.twitter.com/sV6nYtPE5I
— Romain Lescurieux (@RLescurieux) 10 mai 2016
"Nous essayons de sauver notre avenir"
Alors que les policiers font le nécessaire pour éviter un débordement, les manifestants du mouvement Nuit Debout ne quittent pas les lieux. "Désolé pour le dérangement, nous essayons de sauver notre avenir", était-il écrit sur l’une des pancartes. Une jeune étudiante de 19 ans se disait dégoûtée, mais espère ne pas baisser les bras. "Ma mobilisation peut se poursuivre à #NuitDebout, avec des sit-in devant l’Assemblée, devant Matignon", a-t-elle confié. Aux alentours de 20h30, et face à une pluie toujours plus abondante, de nombreux manifestants se mobilisent doucement vers la Concorde, un important dispositif policier a bloqué le passage de la foule. Certaines personnes ont décidé de monter la garde devant l’Assemblée.
#LoiTravail #AssembléeNationale Les manifestants chantent devant le cordon policier pic.twitter.com/Y5P0ZvXMN2
— Romain Lescurieux (@RLescurieux) 10 mai 2016