Selon une étude rapportée exclusivement par Le Figaro, l’absentéisme dans les hôpitaux publics français a été particulièrement élevé l’an dernier. Dans 22 établissements étudiés, les agents ont cumulé plus d’un mois d’arrêt maladie.
L’enquête révélée cette semaine par Le Figaro s’appuie sur les données publiques de l’outil d’aide Hospi Diag. Elle dresse une situation où l’absentéisme dans les hôpitaux publics semble particulièrement bien installée en France. Selon les chiffres, 22 hôpitaux de l’Hexagone cumulent un niveau d’absentéisme par agent et par an supérieur à un mois, en 2014.
Presque un agent sur 10 absent
Parmi les données révélées, le record revient à Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence, avec 40 jours d’arrêt maladie par agent. Viennent ensuite le groupe hospitalier Carnelle Portes de l’Oise et le centre de Fontainebleau en Île-de-France autour de 30 jours quand la moyennes est à 24. À l’inverse, l’hôpital public de Colmar n’a enregistré que 14 jours d’absence. A Marseille, l’infographie dénombre 30 jours d’absentéisme par personne et par an. De manière concrète, cela veut dire que chaque matin, ce sont 1 100 agents qui manquent à l’appel sur les 12 000 que compte l’effectif total, soit presque 1 sur 10. L’enquête prend en compte les jours d’absence pour maladies ordinaires, longues maladies, accidents du travail, maladies professionnelles et les RTT.
Des conditions de travail qui se dégradent
Pour les syndicats, c’est le manque chronique d’effectif et la surcharge de travail qui sont à l’origine du problème. "Le gouvernement persiste à faire croire qu’il n’y a pas de problème d’organisation des temps de travail à l’hôpital. On a mis en place les 35Heures sans repenser les organisations internes à l’hôpital. Aujourd’hui, il y a de l’usure, de la fatigue, de la démotivation", explique Frédéric Valletoux, président de fédération hospitalière de France sur Europe 1. La mise en place du jour de carence en 2012 avait enrayé cette progression de l’absentéisme. Mais, le dispositif a été supprimé en 2013 par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault. S’en est suivi une nouvelle hausse des arrêts maladie.
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